Quatre observateurs militaires suisses non armés surveillent actuellement le cessez-le-feu entre Israël et le Liban sous l'égide des Nations unies, avec 50 collègues de 20 nations.
Il n'y a pas de frontière entre les deux pays, mais une "ligne bleue" ("Blue Line"), parfois virtuelle, parfois marquée par des barils bleus plantés sur des cubes en béton, lorsque les parties parviennent à s'entendre, à 50 centimètres près.
Prévenir les violations
Les observateurs parcourent quotidiennement cette ligne de démarcation, en véhicule blindé, et rapportent toute violation. Il peut s'agir de drones ou de mouvements militaires, mais aussi d'un chasseur qui s'égare, d'un berger qui veut récupérer une chèvre vagabonde, ou d'un paysan dont le champ de tabac ou d'oliviers est coupé en deux par la "Blue Line".
Ces patrouilleurs de l'ONU sont là pour prévenir ces situations, qui donnent parfois lieu à des tirs de semonce et peuvent vite dégénérer.
Marie Giovanola/jvia
La "Ligne Bleue"
La ligne bleue ("Blue Line") est une ligne de démarcation tracée le 7 juin 2001 par l'ONU, après le retrait israélien du Liban le 25 mai 2000. Son tracé a été mis au point par la cartographe de l'ONU, avec l'aide de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
Les UNMO, pour United Nation Military Observer (observateurs militaires pour les Nations unies), sont chargés de surveiller cette ligne.
Un reportage sous surveillance
La réalisation de ce reportage a nécessité de nombreuses autorisations, dont les démarches ont été initiées en début d'année. Il a fallu obtenir le feu vert de l'ONU à New-York, mais aussi du Ministère de l'information à Beyrouth, puis au Ministère de la Défense, et enfin celui de l'armée libanaise pour se rendre dans le sud du pays.
Par ailleurs, micro et appareil photos ne sont pas toujours très appréciés par les Libanais. "Cette région a été marquée par l'occupation et les conflits entre le Liban et Israël. (...) Israël a parfois utilisé l'excuse de journalistes pour espionner dans les villages, c'est la raison pour laquelle les gens ici sont toujours curieux quand ils voient des journalistes et des appareils photos", explique Ali Alaya, assistant de liaison auprès des observateurs militaires depuis 15 ans.
A noter que l'armée libanaise a exigé que la RTS lui transmette toutes les photos et les interviews réalisées sur place avant de quitter le pays.
(Temps Présent consacrera un reportage sur la diplomatie suisse au Liban dans son émission du 18 juin prochain.)