Cette "usine à trolls", comme elle a été surnommée, a été plusieurs fois mentionnée dans des médias occidentaux, notamment dans une longue enquête publiée cette semaine dans le New York Times Magazine sous le titre "L'Agence".
>> Lire aussi : Des "trolls" anti-Ukraine engagés sur Internet pour 12 dollars par jour
Plusieurs centaines d'employés se relaient jour et nuit dans un immeuble de Saint-Pétersbourg. Sous une fausse identité, ils créent des blogs et laissent des commentaires sur les sites d'information ainsi que les réseaux sociaux.
Financement peu transparent
Objectif de ces "cybersoldats" de l'information: influencer l'opinion publique russe, mais aussi occidentale, au sujet des Etats-Unis, de la crise en Ukraine ou encore le meurtre de Boris Nemtsov.
Ces travailleurs bénéficieraient d'un salaire attrayant de 800 francs en moyenne pour 15 jours de travail intense. On ignore qui finance cette entreprise, mais plusieurs sources parlent d'un oligarque proche du Kremlin.
Action en justice
Lioudmila Savtchouk, une ancienne employée, a décidé de créer une association pour se battre contre ce qu'elle appelle une "usine à mensonges". Cette jeune femme a aussi intenté une action judiciaire contre son ancien employeur.
Elle pense pouvoir invoquer la loi contre l'incitation à la haine ou contre l'extrémisme - certains commentaires postés étant très agressifs - pour obtenir la fermeture de l'entreprise. Mais pour l'instant, sa plainte ne vise que de mauvaises conditions de travail et l'absence d'un vrai contrat.
En Ukraine aussi
Cette cyberguerre de l'information n'est toutefois pas propre à la Russie. D'autres pays sont suspectés d'employer également de telles méthodes. En Ukraine, une unité officielle recrute ouvertement des "trolls" pour diffuser des messages pro-Kiev.
dk