Comme le suggéraient maints témoins, les premiers éléments de l'enquête confirment que la double explosion est d'origine criminelle. Elle a fait vendredi à Diyarbakir (sud-est) deux morts et plus d'une centaine de blessés lors d'une réunion publique du Parti démocratique du peuple (HDP).
De source hospitalière, il y aurait 200 blessés. La police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui criait "Erdogan assassin" après les explosions.
Des sources judiciaires ont indiqué qu'une bombe était remplie de billes métalliques. Les enquêteurs n'ont pour l'heure procédé à aucune arrestation mais disposent de vidéos des événements.
Dérive autoritaire
Dernier en date d'une longue série visant le HDP, ce grave incident a électrisé les dernières heures d'une campagne législative incertaine.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) est donné favori du scrutin en dépit de critiques récurrentes sur sa dérive autoritaire.
ats/kg/olhor
Scrutin attendu
Le président Recep Tayyip Erdogan a ajouté aux tensions en transformant l'élection en référendum autour de sa personne. Pendant des semaines, il a fait campagne pour que l'AKP décroche plus de 330 des 550 sièges de députés nécessaires à une réforme de la Constitution qui renforcerait ses pouvoirs de président.
Dans cette course aux voix, le Parti démocratique du peuple (HDP) concentre toutes les attentions. S'il franchit la barre des 10% des voix, requise pour entrer au parlement, il devrait obtenir une cinquantaine de sièges de députés et ainsi priver l'AKP des 330 sièges qu'il convoite.