"C'est la panique au Parlement européen", a décrit Yannick Jadot mercredi sur les ondes de la RTS. Selon le vice-président de la commission de commerce international du Parlement européen, l'annulation mardi soir du vote des députés, qui ont le pouvoir de rejeter tout accord définitif, reflète une "peur du débat, de la démocratie, des citoyens européens qui s'emparent de ce sujet."
"Le libre-échange UE-USA existe déjà", poursuit-il. "Ce qu'on négocie là, c'est l'harmonisation des normes et des règles. Mais certaines d'entre elles relèvent de choix de société."
Profit des multinationales
Or, analyse le député, "il y a pression des multinationales pour que ces enjeux de société pèsent moins sur leur rentabilité", notamment dans les domaines de la protection des données personnelles, des droits sociaux, de la santé, des services publics, des normes sanitaires, de l'agriculture, des OGM et de l'alimentation.
"C'est une forme de mise à plat des normes, plutôt vers le bas, pour favoriser les profits des multinationales", estime Yannick Jadot.
Conséquences en Suisse
Les conséquences se feraient sentir aussi en Suisse, affirme-t-il, par exemple sur les normes de l'agriculture, dans le cas d'un accord entre UE et USA qui deviendrait "la nouvelle norme internationale". "La Suisse ne pourra pas se tenir à l'écart de ce grand bouleversement mondial".
kkub