A Bagdad, on craint autant Daesh que les vagues de réfugiés sunnites

Il y a une année, jour pour jour, Mossoul, deuxième ville d'Irak, tombait aux mains de l'organisation Etat islamique (EI).

En quelques semaines, les djihadistes venus de Syrie s’emparaient d’un tiers du pays. Aujourd’hui, le gouvernement irakien tente toujours de récupérer son territoire, alors que le groupe Etat islamique se trouve à quelques kilomètres de Bagdad.

Dans la capitale, si l'on craint l'assaut djihadiste, on se méfie également des vagues de réfugiés sunnites venus de l’ouest du pays, a constaté sur place l'envoyé spécial de RTSinfo.

Cellules endormies

"Il y a toujours des attentats dans les quartiers à majorité chiite", affirme Mofaq Abbas, politicien local et chef d’une milice chiite, accusant les sunnites des quartiers voisins.

L'inquiétude des chiites, ce sont les infiltrations de Daesh, autre nom pour le groupe Etat islamique, soutenu par une minorité à Bagdad. "Les sunnites ne sont pas nos ennemis. Mais nous craignons les cellules endormies qui attendent le bon moment", explique le responsable à la RTS.

Déplacés par milliers

Si certains sunnites collaborent avec le nouvel occupant, ils sont des milliers à fuir les djihadistes, comme en atteste un vaste campement de milliers de déplacés, près d'un pont qui marque la limite entre la province de l’Anbar et celle de Bagdad.

"Daesch, ils ne sont pas corrects envers les gens. (...) En tout cas, il n'y a plus de sécurité, plus de travail, c'est pour ça qu'on est partis", témoigne Mostafa, 20 ans, qui a quitté avec sa famille la ville de Ramadi, sous contrôle de l'EI.

>> Les photos du reportage de RTSinfo :

Alexandre Habay/kkub