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Les rebelles yéménites refusent le dialogue avec le gouvernement en exil

Hier, Ban Ki-moon a présenté à la presse un plan en trois points pour résoudre le conflit au Yémen. [Martial Trezzini]
Lundi, Ban Ki-moon a présenté à la presse un plan en trois points pour résoudre le conflit au Yémen. - [Martial Trezzini]
La délégation des rebelles houthis, arrivée mardi à Genève pour participer aux consultations sur le conflit au Yémen, refuse tout dialogue avec la délégation du gouvernement en exil à Riyad.

"Nous refusons tout dialogue avec ceux qui n'ont aucune légitimité. Nous demandons un dialogue avec l'Arabie saoudite pour arrêter l'agression", a annoncé Mohammed Zubairi, membre de la délégation, en référence aux frappes menées par la coalition dirigée par Riyad contre les rebelles.

Plus tôt dans la journée, le médiateur de l'ONU avait rencontré la délégation du gouvernement yéménite en exil venue de Riyad, avait indiqué un porte-parole de l'ONU. Les consultations doivent durer au moins jusqu'à mercredi, "et puis l'on verra", avait-il dit.

Réunir toutes les parties

Les positions des deux parties sont tellement éloignées que l'ONU a de toute façon opté pour des consultations séparées avec chaque délégation dans un premier temps. Le but reste néanmoins de réunir les délégations ennemies autour d'une même table.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé aux parties d'adopter un plan en trois points: le respect d'une pause humanitaire à la faveur du début du ramadan, le respect du cessez-le-feu, et l'engagement des parties sur la voie d'une transition pacifique.

ats/gchi

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Quatre mois de chaos

Le conflit oppose d'un côté les fidèles au président sunnite Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe, et de l'autre côté les rebelles Houthis, chiites soutenus par l'Iran, et les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, resté 33 ans au pouvoir.

21 février: le président Abd Rabbo Mansour Hadi fuit la capitale Sanaa, tombée sous le contrôle des rebelles, pour se rendre à Aden (sud) puis en Arabie saoudite.

26 mars: la coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite, entame des frappes aériennes sur les rebelles.

28 mai: première réunion inter-yéménite doit avoir lieu sous l'égide de l'ONU, avant d'être reportée sine die.

15 juin: ouverture des négociations à Genève, ainsi que d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) en Arabie saoudite. Ces rencontres sont précédées de nouveaux bombardements des avions de la coalition arabe contre des positions rebelles à proximité de Sanaa.

Le CICR juge la situation catastrophique

Le CICR espère vivement que les discussions entamées à Genève par l'ONU sur le Yémen vont déboucher sur une trêve humanitaire, a déclaré mardi le chef des opérations pour le Moyen-Orient Robert Mardini. La situation dans le pays est catastrophique, selon lui.

"Les combats s'intensifient. Des dizaines de personnes sont tuées chaque jour", a déclaré à la presse le responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).