Pierre Moscovici a souligné l'urgence la situation, à l'heure où des échéances cruciales se rapprochent, notamment la fin de l'actuel plan européen à la Grèce le 30 juin. L'incompréhension mutuelle entre la Grèce et ses créanciers, qui s'est accrue ces derniers jours, rend le scénario d'un accord de dernière minute sur le déblocage d'une tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros, vitale pour le pays, moins probable qu'un Grexit (35% contre 40%), selon les analystes de Berenberg.
Bruxelles veut faciliter un accord
Pierre Moscovici a dit travailler de concert avec le président de la Commission européenne Claude Juncker pour faciliter la conclusion d'un accord entre Athènes et ses créanciers. Les deux parties auront l'occasion de reprendre leur dialogue lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Luxembourg jeudi. Mais le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a confié à des députés avoir peu d'espoir d'un dénouement à cette occasion.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a en outre assuré que les demandes de l'UE sont "mesurées", et que "la balle est dans le camp des Grecs".
Alexis Tsipras inflexible
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras semble inébranlable dénonçant mercredi "l'insistance" des créanciers à vouloir réduire les retraites des Grecs, mettant en garde l'Europe contre le "prix" à payer pour cette "fixation".
"Si l'Europe insiste sur cette incompréhensible fixation, si ses dirigeants insistent, il lui faudra accepter le prix de conséquences qui ne bénéficieront à personne en Europe", a déclaré Alexis Tsipras à l'issue d'une rencontre avec le chancelier autrichien Werner Faymann à Athènes.
mac avec agences
Un accord pour qu'Athènes puisse payer 1,5 milliard
Les Grecs doivent obtenir très rapidement 7,2 milliards d'euros attendus depuis près d'un an de leurs créanciers, ou ils risquent de faire défaut en n'honorant pas un paiement de 1,5 milliard d'euros à la fin juin.
Pour éviter la rupture, la banque centrale grecque appelle les deux camps à faire preuve de souplesse. Elle invite le gouvernement à reconnaître que l'abaissement des objectifs d'excédent primaire accepté par l'UE et le FMI lui donne "quelques degrés de liberté supplémentaire dans la conduite de la politique budgétaire", et les créanciers à "préciser leur volonté" d'octroyer à la Grèce un allègement de sa dette publique "comme initialement prévu" en 2012.
Si l'effort demandé à Athènes est désormais trois fois moindre, avec un objectif d'excédent primaire, avant paiement de la charge de la dette, revu à 1% du PIB, contre 3% auparavant, les moyens de réaliser ces économies continuent de diviser la gouvernement grec et les institutions (UE, BCE, FMI) qui lui prêtent de l'argent depuis que le pays a plongé dans la crise fin 2009, en raison d'un dette publique explosive.
La Banque de Grèce alarmiste
Sans accord, le couperet tombera, prédit la Banque de Grèce: "défaut de paiement de la Grèce puis, au bout du compte, sortie du pays de la zone euro et, très probablement, de l'Union européenne", écrit l'institution dans son rapport annuel sur l'économie du pays, tout en estimant que "peu de chemin reste à parcourir" vers un compromis.