La Commission du Travail de l'Etat de Californie a estimé dans un jugement rendu public mercredi que les chauffeurs d'Uber étaient des salariés et non des travailleurs indépendants, indique Le Monde jeudi.
La commission n'a pas suivi les arguments de la société de transport qui considère ses chauffeurs comme des indépendants, puisqu'ils conservent environ 80% du prix de chaque trajet, qu'ils prennent en charge les frais d'essence et de maintenance de leur véhicule et qu'ils peuvent choisir de travailler quand ils le souhaitent.
Amende
Pour la justice californienne, Uber "est impliqué dans tous les aspects de l'opération" et doit ainsi "indemniser son employé pour tout ce que ce dernier dépense dans le cadre de ses fonctions".
Uber a donc été condamné à rembourser plus de 4000 dollars à une plaignante. La société veut faire appel de cette décision qui ne s'applique pour l'instant qu'à une ex-employée de l'Etat de Californie.
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Pilier économique remis en cause
Si la décision californienne était suivie au niveau mondial, elle remettrait en cause un des piliers du modèle économique d'Uber, qui est de considérer les chauffeurs comme des sous-traitants indépendants.
Uber devrait ainsi payer des sommes d'argent colossales pour leur retraite ou d'autres dépenses.
La société a essaimé dans plus de 50 pays mais s'est aussi heurtée à plusieurs obstacles d'ordre réglementaire, tout en s'attirant l'opposition des chauffeurs de taxi traditionnels, qu'elle concurrence.