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Accord gazier trouvé entre la Russie et la Grèce, en pleine bataille avec l'UE

Le ministre grec de l'Energie en compagnie du Premier ministre grec Alexis Tsipras et du président russe Vladimir Poutine en avril dernier. [Alexander Zemlianichenko]
Le ministre grec de l'Energie en compagnie du Premier ministre grec Alexis Tsipras et du président russe Vladimir Poutine en avril dernier. - [Alexander Zemlianichenko]
Engagée avec ses créanciers dans un intense bras de fer sur la dette grecque, Athènes a arraché vendredi un accord pour la construction d'un gazoduc russe en Grèce, vu d'un mauvais oeil par Bruxelles.

Le ministre grec de l'Energie Panagiotis Lafazanis a paraphé vendredi, en marge du Forum économique international de St-Pétersbourg, un accord pour prolonger sur le territoire grec le projet de gazoduc TurkStream entre la Russie et la Turquie.

Le document, qui a été négocié pendant plusieurs mois, prévoit une construction entre 2016 et 2019. Le dossier à 2 milliards d'euros sera géré par une société détenue à parité, selon le ministre russe de l'Energie.

Cet accord intervient alors qu'Athènes, qui est en passe d'accuser un défaut de paiement, espère un accord avec ses créanciers lors d'un sommet exceptionnel des dirigeants de la zone euro lundi.

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Double revers pour l'UE

Par ailleurs, le projet greco-russe constitue un double revers pour les Européens. Car non seulement Athènes se rapproche de Moscou, mais la Russie peut envisager de renforcer sa capacité de livraison de gaz au marché européen.

Jeudi déjà, Gazprom a annoncé un accord avec l'anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et l'allemand EON.

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afp/bri

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Tsipras à nouveau avec Poutine

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a rencontré Vladimir Poutine vendredi en fin d'après-midi à Saint-Pétersbourg. Il s'agit de sa 2e visite en Russie en moins de trois mois.

Alexis Tsipras a dit espérer que le chantier du gazoduc, dont le financement sera avancé par Moscou, ouvre la voie à "de vastes possibilités de coopération".

"Nous savons dans quelle situation difficile vous et votre peuple vous trouvez", a observé le chef de l'Etat russe qui s'est félicité du renforcement, "à l'initiative grecque", de la coopération économique entre les deux pays.

Tensions accrues entre Moscou et Bruxelles

Les 28 pays membres de l'Union européenne se sont mis d'accord pour formaliser lundi la prolongation des sanctions économiques contre la Russie.

En outre, certains actifs du gouvernement russe en France et en Belgique ont été gelés à la demande des ex-actionnaires de l'ex-géant pétrolier Ioukos, dans le cadre d'une procédure de compensation de son démantèlement contesté. La diplomatie russe a indiqué préparer sa riposte.

Quant à Berne, elle a fâché Moscou en décidant de n'envoyer aucun conseiller fédéral au "Davos russe". En contre-partie, la Russie n'enverra aucun ministre au forum de Davos l’an prochain.