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Accord européen sur la répartition volontaire de 60'000 migrants

Une migrante et son enfant sont dirigés par une membre de la Croix-Rouge dans le port de Catane, en Sicile. [AFP - Dario Azzaro]
Une migrante et son enfant sont dirigés par une membre de la Croix-Rouge dans le port de Catane, en Sicile. - [AFP - Dario Azzaro]
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se sont mis d'accord sur un mécanisme de répartition volontaire de 60'000 migrants, a confié vendredi matin la chancelière allemande Angela Merkel.

Le texte stipule que les dirigeants de l'UE "donnent leur accord à la relocalisation sur deux ans de 40'000 personnes arrivées en Italie et en Grèce et ayant besoin d'une protection provisoire, et à la réinstallation de 20'000 réfugiés" de plus. Il n'impose aucune obligation, mais la formule vaut engagement contraignant, a-t-on expliqué de source européenne.

>> Ecouter la réaction de Jean-Claude Juncker en colère après l'accord de répartition des migrants :

Jean-Claude Juncker. [EPA/Olivier Hoslet]EPA/Olivier Hoslet
Jean-Claude Juncker en colère après l'accord de répartition des migrants / Le 12h30 / 49 sec. / le 26 juin 2015

Engagements réclamés

La répartition doit être effective à la fin juillet. Le président du Conseil européen Donald Tusk avait soutenu dans la journée l'idée d'un mécanisme basé sur le volontariat, mais celui-ci "ne pourra être crédible qu'à la condition que les Etats prennent des engagements crédibles d'ici à la fin du mois de juillet", avait-il ajouté.

Face à la crise des migrants, la Commission européenne avait proposé en vain un plan d'action plus rigide le mois dernier. Il prévoyait des quotas obligatoires pour répartir 40'000 demandeurs d'asile d'Erythrée et de Syrie actuellement en Grèce et en Italie afin de soulager Rome et Athènes.

>> La colère de Matteo Renzi et la réaction de la presse italienne :

Matteo Renzi. [EPA/Keystone - Stéphanie Lecocq]EPA/Keystone - Stéphanie Lecocq
Réaction de la presse italienne sur l'accord sur les migrants de l'UE / Le 12h30 / 1 min. / le 26 juin 2015

ats/gchi

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Des débats très tendus

Jeudi soir, les débats, très tendus, ont duré plusieurs heures. Ce sont surtout des pays d'Europe centrale - Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie - qui ont insisté pour que la répartition de migrants se fasse de manière volontaire.

Au vu de l'absence de consensus, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a piqué un coup de sang contre ses homologues européens: "ou vous êtes solidaires, ou vous ne nous faites pas perdre notre temps", a-t-il lancé, selon le récit de son coup de sang fait à la presse au sommet des 28 qui se tient jusqu'à vendredi à Bruxelles.

Le chef du gouvernement italien a été contraint de refuser deux projets de conclusions au cours des débats, a-t-on appris de sources diplomatiques.

La crise des migrants

Plus de 100'000 personnes sont clandestinement entrées dans l'UE depuis le début de l'année par la Méditerranée ou par la Turquie, selon l'agence européenne Frontex. Plus de 60'000 sont arrivés en Italie après une périlleuse traversée de la Méditerranée.