"La chancelière allemande Angela Merkel a la clé qui pourrait aider la Grèce à conclure un accord avec ses créanciers. Elle pourrait éviter que la crise de la dette ne connaisse une conclusion 'terrible'", a déclaré le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis au journal allemand Bild dans un entretien à paraître lundi.
Il souligne que son pays ne présentera pas de nouvelles propositions à ses interlocuteurs et que la balle est dans le camp de l'Union européenne, de la BCE et du Fonds monétaire international.
Sursis de la part de la BCE et du FMI
La BCE a annoncé dimanche qu'elle maintenait à leur niveau actuel les prêts d'urgence (ELA) accordés aux banques grecques, laissant de facto la porte ouverte à une solution politique pour éviter la déroute de l'économie grecque.
L'institut monétaire "se tient prêt à revoir sa décision", précise le communiqué, qui ajoute que le Conseil des gouverneurs de la BCE "examine avec attention la situation et ses implications potentielles pour sa ligne de politique monétaire".
Par ailleurs, le FMI dit surveiller attentivement l'évolution de la situation. Il se tient prêt à apporter "son assistance" en cas de nécessité, a dit sa directrice générale Christine Lagarde. Selon elle, la zone euro est en "position de force" pour faire face à la crise grecque et maintenir "la stabilité" de la région.
Cette décision intervient après l'échec des négociations samedi à Bruxelles et l'annonce d'un référendum en Grèce sur l'ultimatum des créanciers à Athènes, qui fait craindre un effondrement du système bancaire et de l'économie grecque.
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Un Grexit dans toutes les têtes
Derrière la panique bancaire qui guette se profile le risque du défaut de paiement de la Grèce, d'une catastrophe sociale dans le pays et de sa sortie de l'euro, souvent appelée Grexit.
Face à cette éventualité, Manuel Valls a exhorté dimanche le gouvernement grec à "revenir à la table des négociations" qui, selon le Premier ministre français, "ne sont pas terminées".
La veille, les ministres des Finances allemand Wolfgang Schäuble et français Michel Sapin s'étaient voulus plus rassurants, assurant pour le premier qu'Athènes restait membre du bloc monétaire car, selon le deuxième, c'est son "destin".
La réaction des marchés
L'attention commençait par ailleurs à se tourner vers l'ouverture des marchés financiers lundi, où les événements du week-end pourraient déclencher à tout le moins une forte volatilité.
Contenir la contagion, c'est-à-dire notamment l'envolée des taux d'emprunt des pays européens, devrait à ce titre aussi être au menu des discussions des banquiers centraux dimanche.
afp/dk
Les caisses de l'Etat grec bientôt à sec?
Depuis samedi, des files se sont formées devant les distributeurs en Grèce, et le rythme des retraits, déjà soutenu ces dernières semaines, s'est accéléré, alors que les Grecs anticipent le pire.
Les coffres des banques vont à ce rythme se retrouver très vite vides, le financement de toute l'économie coupé, et celui de l'Etat aussi puisque les banques grecques étaient les seules à le refinancer, en achetant ses obligations à court terme dont personne d'autre ne veut.
Des caisses de l'Etat à sec signifieraient que les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite ne seraient plus payés, avec des conséquences immédiates potentiellement dramatiques dans un pays où la pauvreté fait déjà des ravages.