Le suspect, âgé de 35 ans et père de trois enfants, aurait commencé samedi dans la soirée "à s'expliquer sur le déroulé des faits". Sa garde à vue, débutée vendredi soir, a été prolongée. Sa femme et sa soeur, également interpellées vendredi, ont été relâchées dimanche.
La chaîne d'information en continu iTELE a assuré que le suspect, qui a été transféré à Paris dimanche, aurait dit avoir voulu camoufler son suicide en attentat.
Selfie macabre
Un selfie pris avec la tête de sa victime, a été envoyé à un destinataire qui se trouve en Syrie, a appris dimanche l'AFP de source proche du dossier.
Ce cliché macabre a été envoyé depuis le portable du suspect vers un numéro canadien. Mais depuis qu'ils ont repéré cette photo samedi, les enquêteurs ont pu établir que le destinataire se trouvait en fait dans les zones de djihad irako-syriennes.
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Le profil du suspect
Les premiers résultats de l'autopsie de sa victime de 54 ans, chef d'une entreprise de transport où travaillait le suspect, n'ont pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, et notamment s'il était décédé au moment de la décapitation.
Les enquêteurs cherchent par ailleurs à mieux cerner le profil du suspect, fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation" et de nouveau repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste, mais au casier judiciaire vierge.
Le tueur présumé était fiché:
Pas de revendication
La question d'éventuelles complicités reste posée, de même que celle du mobile. La présence de drapeaux avec des inscriptions islamiques rappelle les mises en scène macabres du groupe Etat islamique (EI), mais ce dernier n'a pas revendiqué l'attentat.
L'EI s'est en revanche targué d'être à l'origine d'une attaque en Tunisie, où 38 personnes ont été fauchées dans la station balnéaire de Sousse, et d'un attentat suicide contre une mosquée chiite au Koweït, qui a fait 27 morts.
afp/dk/mre
Le déroulement des faits
Le terroriste présumé s'était présenté au volant d'un véhicule utilitaire tôt vendredi devant l'usine de la société américaine Air Products. Habitué des lieux, il avait pu pénétrer sans difficulté sur le site, classé sensible.
Puis il avait projeté son véhicule sur un hangar, provoquant une violente explosion mais sans faire de blessés. Les pompiers dépêchés sur place étaient parvenus à le maîtriser alors qu'il tentait de provoquer une deuxième explosion.