Président de l'Assemblée nationale depuis 2007, Pie Ntavyohanyuma est membre du parti au pouvoir CNDD-FDD mais opposant notoire à la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle qui suivra ces premiers scrutins le 15 juillet.
Sa défection intervient dans la foulée de celle du 2e vice-président du Burundi, Gervais Rufyikiri. Lui aussi opposé à un 3e mandat et réfugié en Belgique, ex-puissance colonisatrice du Burundi.
Regain de violence
Malgré l'annonce du boycott des élections générales par l'ensemble de l'opposition, et les nombreux appels de la communauté internationale à un report des scrutins, le pouvoir a refusé de modifier le calendrier.
L'officialisation fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle a plongé le pays dans une grave crise politique. Elle a provoqué un mouvement de contestation populaire, surtout dans la capitale Bujumbura. Au moins 70 personnes ont déjà perdu la vie, ce week-end ayant connu un regain de violence particulier.
agences/sbad
Les civils fuient
Plus de 120'000 Burundais terrifiés par le climat préélectoral ont fui dans des pays voisins, dont des dizaines de journalistes indépendants, membres de la société civile, opposants politiques et frondeurs du CNDD-FDD.
L'Union africaine refuse d'observer le scrutin
L'Union africaine n'observera pas les élections législatives et communales prévues lundi au Burundi, estimant que les conditions "ne sont pas réunies" pour la tenue de "scrutins crédibles", a annoncé dimanche soir la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a quant à lui exhorté le gouvernement du Burundi à s'assurer que les élections se déroulent dans un "environnement sécurisé". Il s'est dit "préoccupé par l'insistance du gouvernement à maintenir les élections au 29 juin en dépit de l'environnement politique et sécuritaire actuel".