"La cohabitation entre Jean-Marie et Marine Le Pen est devenue impossible"

Marion Maréchal-Le Pen estime que la crise qui agite le Front national (FN) est de nature "politique" et non "familiale". Toutefois, il n'y a pas de fracture au sein du parti, relève la députée du Vaucluse.

Interrogée jeudi dans l'émission Forum, Marion Maréchal-Le Pen dénonce les "interprétations erronées" du conflit qui oppose son grand-père Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, à sa tante Marine Le Pen, actuelle présidente du parti. Loin d'être un règlement de compte familial, il s'agit selon elle d'"une véritable crise politique".

"Prendre du recul"

"La vérité est que la cohabitation est aujourd'hui devenue impossible entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen", note la députée FN. "Il y a indéniablement une différence de vue, de stratégie, qui fait que la suppression du titre de président d'honneur apparaît nécessaire", ajoute la benjamine de l'Assemblée national française.

Dans cette querelle, Marion Maréchal-Le Pen dit vouloir "prendre le maximum de recul", tout en rappelant qu'elle a "condamné" les propos tenus par son grand-père. Dans une interview au journal d'extrême droite Rivarol, publiée le 9 avril, le fondateur du FN avait notamment affirmé qu'il "n'avait jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître".

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De la politique au tribunal

Ces propos, qualifiés de "provocations grossières" par Marine Le Pen, avait mis le feu aux poudres, poussant la présidente du FN à ordonner la suspension de son père du parti d'extrême droite et à demander le retrait de son titre de président d'honneur, deux décisions contestées en justice par Jean-Marie Le Pen.

Derniers épisodes en date dans cette crise, le tribunal de Nanterre a récemment donné raison par deux fois à ce dernier, rétablissant le vieux leader de 87 ans en tant qu'adhérent et suspendant la consultation interne sur la suppression du titre de président d'honneur.