Le FMI tient compte de la désagrégation de l'économie grecque et de son secteur bancaire au cours des deux dernières semaines, selon un rapport confidentiel auquel Reuters à eu accès.
L'analyse mise à jour de la soutenabilité de la dette du pays a été envoyée aux gouvernements de la zone euro lundi soir, quelques heures après qu'Athènes et ses 18 partenaires de la zone euro eurent conclu un accord de principe ouvrant la voie à des négociations en vue d'un troisième plan de sauvetage de 82 à 86 milliards de dollars en échange de nouvelles mesures d'austérité et d'un train de réformes structurelles.
Période de grâce de 30 ans
"La détérioration spectaculaire de la soutenabilité de la dette souligne la nécessité d'un allègement à une échelle qui devrait aller bien plus loin que ce qui est envisagé à ce jour", dit le rapport.
Les Etats européens devraient accorder à la Grèce une période de grâce de 30 ans sur le service de toute sa dette européenne, y compris les nouveaux prêts. Les pays européens pourraient aussi réaliser des transferts annuels explicites au budget de l'Etat grec ou accepter de "sérieuses décotes ("haircuts")" de la dette, ajoute le rapport.
Plusieurs options pour un financement transitoire
A Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro tentent eux de ficeler mardi un financement d'urgence de la Grèce, en attendant qu'un nouveau plan d'aide soit formellement mis en place.
Le pays est incapable de faire face à ses besoins immédiats, évalués à 13 milliards d'euros d'ici à fin août, dont des remboursements à la BCE et au FMI, face auquel la Grèce a une nouvelle fois fait défaut lundi.
L'Etat grec a néanmoins réussi à s'acquitter du remboursement d'obligations dites "samouraï" auprès de créanciers privés au Japon, qui ont reçu mardi 148 millions d'euros. Une goutte d'eau rapportée au montant total de la dette grecque (près de 312 milliards d'euros, soit 177% du produit intérieur brut du pays).
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Un sprint à Athènes pour Tsipras
Après avoir éloigné le spectre d'un "Grexit", Alexis Tsipras doit arracher mardi le soutien de son propre camp aux impopulaires mesures exigées par les créanciers, qu'il devra faire adopter par le Parlement au plus tard mercredi.
Le Premier ministre grec, qui pour le journal libéral Kathimerini enchaîne un "sprint à Athènes après un marathon à Bruxelles", doit dans la journée multiplier les consultations avec les membres de son parti, la formation de gauche radicale Syriza.
Pour certains d'entre eux, l'accord trouvé à Bruxelles au terme d'une nuit de négociations est une capitulation face à l'austérité imposée par l'Allemagne, et pourtant rejetée massivement par référendum le 5 juillet.
agences/fme