Si le républicain Jeb Bush est le favori des établissements bancaires, la démocrate Hillary Clinton bénéficie également de leur soutien financier. Et les banques suisses ne sont pas en reste dans cette course au financement.
Les cadres et les employés américains de Credit suisse ont versé beaucoup d’argent mais de façon neutre - tradition nationale oblige: 23'000 dollars pour Jeb Bush et presque autant pour Hillary Clinton.
UBS, plutôt démocrate
Les employés d’UBS, de leur côté, sont plutôt démocrates: près de 30'000 dollars pour Hillary Clinton et cinq fois moins pour Jeb Bush. Mais c’est une habitude pour le numéro un bancaire helvétique, dont l’ancien patron américain est un vieil ami de Barack Obama.
Chez Goldman Sachs, empereur de Wall Street, on favorise certes Jeb Bush, mais on ne néglige pas non plus Hillary Clinton avec 60'000 dollars, ce qui fait sourire ses adversaires lorsqu’elle dit vouloir mettre au pas les banquiers.
Chasse aux petites contributions
Cet exercice de transparence, qui intervient tous les trois mois, révèle surtout qu’Hillary Clinton ne récolte pas encore suffisamment de petites contributions - celles des militants de base. Or ce sont leurs contributions qui ont permis à Barack Obama de rivaliser financièrement avec les républicains à l'époque.
Jusqu'ici, avec 63 millions de dollars au total, Hillary Clinton a presque deux fois moins d’argent que Jeb Bush pour sa campagne.
L'opacité des financement extérieurs
Mais le républicain utilise massivement une autre source de financement, plus discrète: les fonds de financement extérieurs. Ces derniers, eux, sont complètement opaques et, surtout, illimités. Dans ces fonds extérieurs, ce sont les entreprises elles-mêmes qui peuvent verser des sommes sans rien annoncer.
Hillary Clinton récolte toujours 80% de son argent via les contributions habituelles, transparentes. Mais la proportion est inverse chez les républicains qui ont complètement adapté leur stratégie à cette nouvelle manne financière.
C’est la première fois dans l’histoire que les candidats récoltent plus d’argent via ces fonds opaques que dans leur propre budget de campagne. Jeb bush reçoit 108 millions de dollars par ce biais.
De quoi pilonner ses adversaires républicains durant les longs mois d'une primaire qui s’annonce acharnée, avant d’affronter sans doute Hillary Clinton lors de l'élection.
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Philippe Revaz/oang