L'élection s'est déroulée dans le calme mais dans une ambiance empreinte de méfiance et d'inquiétude. Dans de nombreux bureaux de vote, les gens effaçaient l'encre de leur doigt à la sortie de l'isoloir par peur de représailles de la part des partisans du boycott.
Le dépouillement a commencé dans l'essentiel des bureaux à 16h00, heure de clôture officielle du scrutin. Le président de la Commission électorale, Pierre-Claver Ndayicariye, a indiqué que les résultats ne seraient pas proclamés avant 48 heures.
Victoire faisant peu de doute
Après la très large victoire - sans surprise - du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, aux législatives et communales du 29 juin, déjà boycottées par l'opposition, celle de Pierre Nkurunziza à la présidentielle faisait peu de doute.
La participation mardi serait elle plus faible que celle du 29 juin, selon plusieurs journalistes sur place.
Deux morts dans la nuit de lundi à mardi
Alors que la crise a déjà fait 80 morts et poussé plus de 160'000 Burundais à se réfugier dans les pays voisins, le scrutin s'est ouvert dans un climat délétère.
La nuit précédente, plusieurs grenades ont explosé et de nombreux tirs ont longuement retenti dans la capitale, Bujumbura. Un policier a été tué et un civil - cadre local d'un parti d'opposition selon sa formation - a été retrouvé mort dans des circonstances indéterminées.
afp/tmun
Les réactions à l'étranger
Les Etats-Unis ont estimé mardi que l'élection présidentielle au Burundi ne sera pas "crédible" et discrédite encore "davantage" le gouvernement qui les a organisées dans un contexte très tendu.
Plus tôt dans la matinée, Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères de la Belgique, un important partenaire du Burundi, avait de son côté "regretté" l'organisation de ces élections et rappelé que la Belgique allait "réexaminer sa coopération" avec son ancienne colonie.