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"La chance de la FIFA serait d’avoir un président totalement hors du sérail"

François Carrard en 2004 aux JO d'Athènes. [Diether Endlicher]
François Carrard, avocat spécialiste du droit du sport, ex-directeur exécutif du CIO / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 21 juillet 2015
Le 26 février 2016 sera désigné le successeur de Sepp Blatter à la tête de la FIFA. Selon l'ancien directeur général du CIO François Carrard, les mois qui viennent seront décisifs pour réformer l'institution.

N'aurait-il pas fallu organiser cette élection dans de plus brefs délais, à la suite des scandales de corruption du mois de mai? Invité du Journal du matin de la RTS, François Carrard n'est pas de cet avis: "À supposer que Sepp Blatter ait démissionné brutalement comme beaucoup de gens le souhaitaient, ça n’aurait rien réglé. On aurait trouvé une FIFA inconsistante, incohérente."

Selon l'avocat et spécialiste du droit du sport, "il faut beaucoup de temps pour réformer une institution en profondeur, d'autant que la FIFA a été dominée très longtemps par un seul homme". Celui-ci étant en difficulté, "plus personne n'a de majorité et ne peut prendre de réelles décisions de réformes structurelles".

François Carrard relève notamment le problème des quelque 200 fédérations internationales "qui sont captives car elles vivent des subventions de la FIFA".

Changement de mentalités

Hier, en conférence de presse, Sepp Blatter a notamment annoncé la mise en place d'un groupe de travail de 11 personnes, présidé par une personnalité indépendante, pour proposer des réformes. Est-ce la bonne solution pour éradiquer une corruption qui brasse des centaines de millions de francs?

François Carrard est pour: "Avant de changer les personnes, il faut réformer les structures comme les statuts, les règles d'élection, la gouvernance et la transparence. Il faut un changement de culture et des mentalités".

Difficile réveil

Mais l'avocat insiste également sur "la préparation d'une nouvelle équipe, en parallèle". Selon lui, le président idéal serait une personnalité "jeune". "La chance de la FIFA serait d’avoir un président totalement hors du sérail, indépendant et qui n’a joué de rôle dans aucune aucune Confédération continentale."

La FIFA parviendra-t-elle réellement à se réformer en profondeur d'ici au début de l'année prochaine? "Il faut réveiller une institution qui a été véritablement à côté de la plaque depuis des décennies. Si la FIFA arrivait à se réformer d’ici au 26 février 2016, je serais assez impressionné, reconnaît François Carrard. Mais c'est possible".

kg

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