L’agence chargée des contrôles et des analyses semble en déliquescence: elle n’a plus de patron et son budget est raboté. Et ce au moment où les performances du maillot jaune Christopher Froome ont relancé les suspicions de dopages dans le cyclisme.
Martial Saugy refuse pourtant d'alimenter ces discours accablants: "Il est vrai que la France a un statut particulier dans le fait que le laboratoire appartient à l’agence, contrairement à ce que le code mondial anti-dopage demande. Il est vrai aussi que l'agence est en pleine restructuration. Mais ce laboratoire, même sans directeur, fait partie des excellents laboratoires anti-dopage."
Les péchés du passé
Si le Tour de France semble avoir perdu toute crédibilité aux yeux du public, à l'image de ce spectateur qui a arrosé d'urine le maillot jaune Christopher Froome, le directeur du laboratoire suisse réfute, au contraire, une meilleure fiabilité: "Le Tour de France paie les péchés du passé. Les choses ont évolué depuis la dernière victoire d’Armstrong, en 2005: il y a une meilleure organisation des contrôles; il y a le passeport biologique, qui permet une surveillance beaucoup plus grande et incisive du peloton. Des investigations sont faites. Pour moi, le Tour de France me semble cette année assez crédible."
Et le spécialiste de relever le paradoxe du rabattage autour du dopage, même lorsqu'aucun cas positif n'est analysé, simplement par suspicions sur certains exploits. "Et si un cas positif est découvert, les gens diront que le Tour de France est entièrement dopé. Il y aura toujours des suspicions et c’est un peu l’histoire malheureuse du cyclisme."
Des analyses en évolution
Père du passeport biologique, qui analyse les paramètres sanguins d'un athlète sur le long terme, Martial Saugy évoque aussi le perfectionnement de la surveillance. Après les analyses sanguines, les hormones dans les urines sont également observées à la loupe.
Et ce passeport devrait encore évoluer, selon lui, car on parle maintenant davantage d'un passeport physiologique et de performance. "Finalement, c’est un suivi beaucoup plus rapproché qui va permettre d’une part de dissuader le coureur, et d'autre part de mieux vérifier s’il y a eu une manipulation."
fme