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El Niño et le réchauffement climatique menacent les Galápagos

La hausse de la température de l'eau contraint les lions de mer à aller chercher plus loin leur nourriture, [Guido Alberto Rossi]
La hausse de la température de l'eau contraint les lions de mer à aller chercher plus loin leur nourriture, - [Guido Alberto Rossi]
Vents faibles et températures en hausse, le phénomène climatique El Niño est de retour en Amérique du Sud, menaçant la biodiversité mondialement reconnue de l'archipel des Galápagos, dans l'océan Pacifique.

Entre 1997 et 1998, El Niño a déjà frappé les Galápagos, archipel isolé à 1000 km des côtes de l'Equateur inscrit au Patrimoine naturel de l'humanité par l'Unesco.

Les marques demeureront indélébiles: blanchiment d'un récif de corail et réduction dramatique des populations de pingouins, cormorans, lions de mer et iguanes.

A cette époque, les iguanes avaient perdu du poids et s'étaient réduits de plusieurs centimètres, selon Judith Denkinger, alors biologiste à l'Institut des sciences de la mer de l'université privée San Francisco de Quito.

Jusqu'en 2016

El Niño est un phénomène irrégulier, provoquant des hausses de températures dans le Pacifique, des fortes pluies dans certaines zones, des sécheresses ailleurs, et des vents faibles. Mais des scientifiques soupçonnent le réchauffement climatique d'augmenter la fréquence de ce phénomène potentiellement destructeur.

Entamé il y a plusieurs mois, l'épisode actuel d'El Niño pourrait durer jusqu'en 2016.

ats/kg

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Une biodiversité riche mais fragile

L'incroyable biodiversité des îles Galapagos qui abritent le plus grand nombre d'espèces endémiques au monde - des tortues terrestres géantes à certains requins en passant par les iguanes ou les oiseaux marins - constitue à la fois leur richesse mais aussi leur fragilité. Le changement climatique pourrait se révéler fatal pour certains écosystèmes et provoquer la disparition d'espèces.

Et même si les 27'000 habitants de l'archipel font déjà beaucoup pour sa préservation (en contrôlant par exemple l'arrivée d'espèces invasives ou en interdisant l'usage de sacs en plastique), "une aire comme les Galapagos ne se protège pas toute seule", rappelle Eduardo Espinoza, directeur des études marines du Parc national des Galapagos.

Il appelle à une prise de conscience globale sur les conséquences de la pollution marine et des enjeux climatiques, qui seront discutés dans le cadre de la Conférence mondiale sur le climat de l'ONU du 30 novembre au 11 décembre à Paris.