Les réfugiés viennent essentiellement de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan. Pour la première fois, ils sont aussi nombreux à passer par la route des Balkans (67'444 depuis le début de l'année), que ceux qui empruntent la traditionnelle route de Méditerranée (67'261). En 2014, on comptait 43'000 passages par les Balkans, contre 170'000 départs des côtes libyennes.
Cet engouement soudain s'explique notamment par les dangers des voies maritimes, avec 2000 personnes noyées dans la Méditerranée en 2015. La situation chaotique en Libye incite également au détour. En parallèle, le durcissement des contrôles en Bulgarie et l'assouplissement des contrôles grecs depuis l'arrivée d'Alexis Tsipras au gouvernement fraie naturellement un passage par la Macédoine.
72h pour traverser
Le Parlement macédonien a voté une loi, le 18 juin dernier, autorisant les migrants à traverser le pays en empruntant les transports en commun et en accédant aux hôpitaux pendant 72h. Un document leur est remis à leur arrivée à la frontière sud avec la Grèce. Auparavant, ils n'étaient autorisés qu'à traverser le pays à pied.
Sur le quai de la gare de Gevgelija, ville frontière qui fait office de point d'entrée en Macédoine, des centaines de réfugiés attendent le train qui va les emmener à la frontière avec la Serbie. Et les incidents sont réguliers, alimentés par la fatigue, la chaleur et surtout l'attente, comme le montre une vidéo amateur filmée il y a quelque jours:
Posted by Lence Zdravkin on jeudi 23 juillet 2015
Trois trains partent chaque jour de la gare de Gevgelija. Seuls 600 personnes peuvent s'y entasser. A chaque passage, les gens se ruent et se bousculent.
Camps de réfugiés pour la Serbie
A l'arrivée du train à Tabanovce, au nord de la Macédoine, des bénévoles distribuent eau et nourriture à un défilé continu de migrants. Une partie d'entre eux vont passer par la montagne. A 5 kilomètres de la gare, un camp surplombe le village de Lojane. Les migrants s'y arrêtent avant que des passeurs les aident à traverser la frontière.
Dans ce camps, pas d'eau, ni de nourriture: "Nous avons dû payer un passeur pour arriver ici. Maintenant, nous devons en payer un autre pour traverser", témoigne un migrant.
Un ingénieur civil, qui espère rejoindre l'Allemagne avec sa femme et ses enfants, affirme avoir payé déjà 3000 dollars par personne pour arriver à la gare de Tabanovce. "La suite devrait nous en coûter 1000 de plus par personne."
fme
Ali est arrivé en Allemagne
Dans le premier reportage en Macédoine diffusé 22 juillet (voir de 2:35 à 3:15 dans la vidéo principale), un étudiant syrien, Ali Darwish, voyageait avec quatre enfants, dont deux avaient été séparés de leurs parents en Grèce.
Il nous a informé vendredi qu'ils étaient bien arrivés en Allemagne, tous les cinq.