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La Turquie frappe le PKK en Irak et le groupe Etat islamique en Syrie

La Turquie a utilisé sa flotte de F16 pour mener les attaques de la nuit.
La Turquie a utilisé sa flotte de F16 pour mener les attaques de la nuit.
L'armée turque a lancé une nouvelle série d'attaques aériennes et terrestres contre des objectifs du PKK en Irak et de l'EI en Syrie samedi. Des missions aériennes avaient déjà eu lieu dans la nuit.

"Nous avons donné des instructions pour une troisième série de frappes en Syrie et en Irak. Des opérations aériennes et terrestres sont actuellement en cours", a déclaré à la mi-journée le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Elles continueront tant qu'une menace existe contre la Turquie", a-t-il précisé, ajoutant vouloir créer "une zone de sécurité" aux frontières.

Les attaques terrestres auraient été lancées dans le nord de l'Irak contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et dans le nord de la Syrie contre le groupe Etat islamique.

Dans la nuit de vendredi à samedi, les chasseurs-bombardiers turcs F16 ont bombardé des bases arrières du PKK dans les monts Kandil (nord de l'Irak). Au moins sept objectifs du PKK, dont des "abris, hangars, cavernes et installations logistiques remplies de munition", ont été visés.

Fin du cessez-le-feu avec le PKK

"Les conditions de maintien du cessez-le-feu ont été rompues, nous avons droit de nous défendre", ont déclaré samedi les Forces de défense du peuple (HPG), l'aile militaire du PKK.

Un processus de paix avait été lancé en 2012. Depuis plus de deux ans, un cessez-le-feu était globalement respecté entre les deux parties, après un conflit qui a fait plus de 40'000 morts en trente ans.

Depuis lundi, le PKK a multiplié les attaques contre les forces de l'ordre turques en riposte à l'attaque de Suruç qui a visé des jeunes militants de gauche proches de la cause kurde.

Kurdes d'Irak mécontents

Par ailleurs, les autorités kurdes d'Irak ont condamné les raids turcs sur leur territoire. Le président de cette région autonome, Massoud Barzani, a appelé le Premier ministre turc pour lui communiquer son mécontentement.

Il y a peu, Ahmed Davutoglu avait affirmé que Massoud Barzani lui exprimait sa "solidarité".

ats/afp/mre

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Changement de stratégie contre l'EI

Longtemps critiquée pour son inertie vis-à-vis des groupes radicaux hostiles au régime syrien, la Turquie s'est résolument engagée dans la lutte contre le mouvement djihadiste en menant vendredi à l'aube un premier raid aérien contre le groupe djihadiste sur le territoire syrien.

Le changement de stratégie turc est intervenu dans la foulée de l'attentat suicide, attribué à l'EI, qui a fait 32 morts et une centaine de blessés lundi dans la ville de Suruç, près de la frontière syrienne.

Vague d'arrestations et manifestation interdite

La police turque a procédé samedi pour la deuxième journée consécutive dans plusieurs villes du pays à des arrestations visant le groupe EI et les rebelles du PKK.

"Actuellement, 590 personnes liées à des organisations terroristes ont été placées en garde à vue parce qu'elles présentent un danger potentiel", a déclaré Ahmet Davutoglu.

La police antiterroriste avait déjà mené vendredi une grande opération contre des militants présumés de l'EI, du PKK et de l'extrême gauche qui avait mobilisé des milliers de policiers.

Les autorités ont par ailleurs interdit une manifestation "pour la paix" prévue dimanche à Istanbul.