Un tribunal libyen a condamné à mort mardi Seif al-Islam Kadhafi, le fils le plus en vue du défunt dictateur, ainsi que huit de ses proches, après un procès de 16 mois éclipsé par les violences et les divisions politiques.
Le tribunal siégeant à Tripoli, où règne une coalition de milices en partie islamistes, a notamment condamné à mort le dernier Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et son ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi.
Ces deux ex-responsables du régime de Mouammar Kadhafi étaient présents dans la salle, alors que Seif al-Islam est détenu dans la ville de Zenten.
Procès critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme
Au total 37 prévenus étaient jugés pour leur rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l'ancien régime en 2011. Les condamnés à mort peuvent faire appel du verdict selon le droit libyen.
Le procès, ouvert en avril 2014, a été critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme et marqué par un différend toujours en cours avec la Cour pénale internationale (CPI), qui souhaite juger Seif al-Islam.
afp/ptur
Tollé international
L'ONU a déploré les condamnations à mort, estimant que "les normes en matière de procès équitables n'ont clairement pas été atteintes" et que le tribunal libyen n'était pas parvenu "à établir la responsabilité pénale individuelle".
La procédure "est entachée de sérieux vices qui mettent en évidence l'incapacité de la Libye à rendre justice efficacement", a estimé Amnesty International.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe a dénoncé les condamnations à mort, estimant que l'affaire aurait dû être portée "devant la Cour pénale internationale de La Haye pour un procès équitable".
La mission de l'ONU en Libye a regretté que l'accusation n'ait présenté ni témoin, ni document.