Les autorités judiciaires ont ouvert une enquête à l'encontre du dirigeant prokurde Selahattin Demirtas pour "troubles à l'ordre public" et "incitation à la violence", a annoncé l'agence gouvernementale Anatolie. S'il était jugé, il pourrait encourir jusqu'à 24 ans de prison.
Les faits reprochés à S.Demirtas remontent à octobre 2014 et à son rôle présumé dans des violences lors de manifestations, mais l'ouverture de cette enquête intervient en pleine offensive du pouvoir islamo-conservateur (AKP) contre les rebelles kurdes.
Cible privilégiée
S.Demirtas dirige le Parti démocratique du peuple (HDP), considéré comme un des grands vainqueurs des législatives du 7 juin. Avec 13% des voix et 80 élus, il a en partie empêché le parti islamo-conservateur au pouvoir de conserver la majorité absolue au Parlement.
Il est également devenu une cible privilégiée du président turc Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse de soutenir le "terrorisme".
afp/lan
Sur le terrain, les attaques se poursuivent
Dans la matinée, trois soldats turcs ont été tués lors d'une embuscade d'un convoi militaire circulant dans le sud-est du pays à majorité kurde. L'attaque, attribuée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est la plus meurtrière depuis le déclenchement le 20 juillet d'un nouveau cycle de violences.
Un policier et un civil sont morts dans une autre attaque jeudi matin.
La réponse de l'armée turque n'a pas tardé: en début d'après-midi, une trentaine de F-16 ont mené une série de raids massifs contre des positions rebelles dans le nord de l'Irak, où est réfugié l'état major du PKK.