Excessif, provocateur, le milliardaire américain Donald Trump, en tête de la course des primaires républicaines, a donné le pire et le meilleur de lui-même jeudi au premier débat de la saison électorale. Ses adversaires ont peiné à imposer le sérieux.
Au centre de la scène dans l'arène de basket de Cleveland, entouré de ses rivaux, le magnat de l'immobilier a donné le ton en expliquant ne pas exclure de se présenter à la présidentielle de 2016 en indépendant s'il perdait les primaires.
Rires jaunes
Il est le seul à ne pas s'interdire cette option, qui bénéficierait au candidat ou à la candidate démocrate. "Je ne ferai pas cette promesse à ce stade", a-t-il dit, déclenchant la fureur d'un autre candidat, Rand Paul, et les huées de milliers de militants assistant au débat.
Mais l'homme d'affaires a fait rire, voire rire jaune, en rappelant qu'il avait autrefois "donné beaucoup d'argent à la plupart des gens sur cette scène" pour acheter leurs faveurs.
agences/ptur
Une popularité qui l'expose aux critiques
Le magnat de l'immobilier a pris la tête de la course depuis son entrée fracassante en campagne en juin. Sa popularité l'a exposé aux critiques, ses concurrents l'accusant d'avoir été démocrate et d'avoir retourné sa veste au cours des années, sur des sujets chers aux conservateurs comme l'avortement, l'immigration et l'assurance-maladie, qu'il voulait autrefois nationaliser.
Avec sa nonchalance et sa moue habituelles, "The Donald" a éludé les questions les plus pointues, hésitant à voix haute à qualifier d'"incompétent" Barack Obama. Il a poussé l'assurance jusqu'à plaindre l'un de ses contradicteurs: "ça a l'air difficile pour vous ce soir".
Une globale unité idéologique
Les 17 candidats républicains ont fait preuve d'une remarquable unité idéologique, tous dénonçant l'ère "Obama-Clinton" et s'engageant à revenir sur de nombreuses décisions de l'ère du président démocrate, sur l'Iran, la santé, l'environnement ou les réglementations bancaires.
Le sujet brûlant de l'immigration, et du sort des 11 millions de sans-papiers vivant aux Etats-Unis, a semblé ouvrir un front entre les candidats. Jeb Bush, fils et frère des anciens présidents Bush, a proposé une régularisation progressive en échange d'une amende et d'autres conditions: un anathème pour de nombreux conservateurs.