Le démantèlement par les autorités turques de la filière des "bateaux fantômes", récupérant les migrants au large de la Turquie pour aller en Italie, explique en partie l'afflux massif sur les îles grecques de migrants en route vers l'Europe, analyse Joël Millan de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans une interview accordée vendredi à l'AFP.
En effet, de grands bateaux voués à la démolition étaient rachetés par des passeurs et emmenaient de nombreux Syriens vers l'Italie ces derniers mois, car ils étaient considérés plus sûrs que les embarcations au départ de Libye.
En pilote automatique
On les appelle "fantômes" car ils naviguaient sans équipage, en pilote automatique, explique l'expert. Mais les autorités turques ont fait la chasse à ces achats et la filière a été stoppée.
Selon Joël Millan, les Syriens préféraient débarquer en Italie, située dans le dispositif Schengen et permettant de continuer plus facilement vers le nord de l'Europe. Ce n'est pas le cas de la Grèce, d'où il faut passer ensuite par la Macédoine ou la Serbie.
Flou sur les chiffres
Or, souvent, les migrants avaient déjà payé les passeurs, qui leur ont proposé des bateaux pneumatiques pour de courtes traversées vers les îles grecques.
D'après Joël Millan, "93'000 migrants sont ainsi arrivés en Grèce, mais nous pensons que c'est beaucoup plus". L'ONU donne le chiffre de 124'000 pour les sept premiers mois de l'année.
afp/jvia