Amnesty International décrit une situation humanitaire dramatique à Traiskirchen, près de Vienne, où se pressent cette semaine 4000 migrants pour 1800 places.
"Il y a actuellement plus de 2200 mineurs à Traiskirchen, dont 1700 ne sont pas accompagnés. La situation de ces enfants et adolescents "est particulièrement précaire", a alerté vendredi Daniela Pichler, une porte-parole d'Amnesty: "Ils ne reçoivent pas les soins nécessaires, ne sont pas assez protégés et sont, de fait, complètement livrés à eux-mêmes".
Canicule dans des bus
Au moins 1500 personnes dormiraient à la belle étoile. Amnesty a aussi dénoncé l'emploi de bus comme abris, alors que l'Autriche fait face à la canicule, ainsi que l'état déplorable des installations sanitaire, dont les douches.
L'ONG dénonce aussi une réaction trop lente du gouvernement face à la crise. L'Autriche avait décidé il y a deux semaines de ne plus accepter de nouveaux migrants à Traiskirchen, mettant en avant les risques sanitaires.
afp/reuters/mre
80'000 migrants attendus en 2015
Le gouvernement autrichien bataille contre les régions, qui sont réticentes à recevoir des migrants, et pourrait bientôt leur imposer des quotas d'accueil.
L'Autriche reçoit chaque jour plusieurs de centaines de migrants ayant en majorité transité par la Serbie et la Hongrie. Le pays table sur l'arrivée de plus de 80'000 nouveaux migrants cette année, après 28'000 l'an passé.
La majorité des migrants accueillis dans la république alpine, viennent de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan en passant par la Turquie.
A l'échelle européenne, 185'000 demandes d'asile ont été déposées pour le seul premier trimestre, selon Eurostat.
"La pire crise depuis la Seconde guerre mondiale"
Le monde affronte "la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale" et l'Europe, dont plusieurs pays sont débordés par les flux de demandeurs d'asile, doit les accueillir d'une façon "décente" et "civilisée", a déclaré vendredi le Commissaire européen à l'Immigration.
L'Europe "a du mal à gérer les importants afflux de personnes cherchant refuge dans nos frontières", a constaté le commissaire Dimitris Avramopoulos.
Or, l'Union européenne est notamment construite sur le principe de "solidarité avec ceux qui sont dans le besoin". "Ce sont des êtres humains, des gens désespérés. Ils ont besoin de notre aide et de notre soutien", a-t-il plaidé.