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Le Qatar lance des réformes majeures sur le travail des immigrés

Des équipes d'inspecteurs seront mobilisées pour s'assurer du respect de la loi sur les salaires des travailleurs immigrés. [EPA]
Des équipes d'inspecteurs seront mobilisées pour s'assurer du respect de la loi sur les salaires des travailleurs immigrés. - [EPA]
Le Qatar doit franchir mardi une étape jugée "significative" pour garantir le paiement des travailleurs immigrés mais des ONG ont déjà exprimé leur inquiétude quant à la mise en application des nouvelles réformes.

Le nouveau "Système de protection des salaires" (WPS) a été conçu pour garantir aux plus de 250'000 travailleurs immigrés, largement employés dans les projets de construction liés à la Coupe du monde de football de 2022, de recevoir leur salaire en temps et en heure.

A partir de mardi, toutes les entreprises sont légalement obligées de l'utiliser après avoir bénéficié d'un délai de six mois pour le mettre en place. Grâce à ce dispositif, les employés seront payés tous les 15 jours ou chaque mois, et leur salaire sera directement viré sur leur compte en banque.

Peines de prison possibles

En vertu de la nouvelle réglementation, les entreprises qui ne paient pas leurs ouvriers à temps pourront être condamnées à payer une amende allant jusqu'à 6000 riyals (1485 euros). Leurs patrons risquent des peines de prison.

Le WPS est chapeauté par le ministère qatari du Travail qui a présenté l'introduction de ce nouveau système comme une mesure allant dans le sens des engagements pris par le pays pour améliorer les conditions de travail des migrants.

afp/kg

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Amnesty International salue un pas en avant

Amnesty International, qui par le passé a critiqué le Qatar pour la "lenteur" des réformes, a salué l'introduction du système de paiement électronique des salaires.

"C'est en principe un pas positif", a déclaré Mustafa Qadri, chercheur sur les droits des migrants du Golfe à Amnesty International, qui s'inquiète néanmoins de la façon dont sera appliquée cette mesure à partir de mardi.

Il ne faut pas voir la date du 18 août comme "une sorte de panacée. Nous avons la loi mais comment sera-t-elle appliquée?", a-t-il tempéré. L'ONG appelle Doha à ne pas faire de concessions de dernière minute aux employeurs, à prolonger la période d'adaptation et à s'assurer que le WPS sera appliqué avec rigueur.