Le mouvement est né en Floride, après l’acquittement du tueur de Trayvon Martin, en 2013. Il a pris de l’ampleur ces derniers mois à chaque fois qu’un Afro-Américain a été tué par la police, à l'instar de jeudi, quand plus de 200 personnes se revendiquant de ce mouvement ont organisé une veille en l'honneur d'un adolescent noir, tué par la police le jour précédent.
"Galvanisé par un slogan qui correspondait bien à Twitter, les gens sont descendus dans la rue à New York, à Ferguson, à Cleveland, à Charleston ou à Baltimore", estime le Washington Post.
Au point que le New York Times a jugé que Black Lives Matter était le premier mouvement de défense des droits civils du XXIe siècle aux Etats-Unis.
Des acteurs influents de la campagne présidentielle
Les militants de Black Lives Matter sont ainsi devenus des acteurs influents de la campagne électorale américaine.
Hillary Clinton s’est vue interpeller par des militants, qui l’ont enjointe à s’excuser pour la politique de son mari en matière d’incarcération de masse, un phénomène qui touche particulièrement les communautés noires aux Etats-Unis. La candidate démocrate a répliqué avec une fraîcheur inédite et la vidéo de la rencontre (première partie ci-dessous) a créé une petite sensation dans la campagne.
Un autre candidat démocrate, Bernie Sanders, a dû renoncer a un meeting après l’intervention de militantes de Seattle.
Ces différentes interpellations des démocrates constituent un point attractif de Black Lives Matter, selon le New York Times, soit celui de "tester aussi bien la fidélité des alliés supposés que de combattre les ennemis avoués", en l'occurrence les républicains.
mac avec Philippe Revaz
Des militants espionnés par la police
Relayant les informations de The Intercept, Le Monde se fait l'écho d'un document de la police qui indique que des agents infiltrés de la police ont espionné le mouvement pendant plusieurs mois à New York.
Ces espions auraient participé à des manifestations sous les couleurs de Black Lives Matter entre décembre 2014 et février 2015.
Les participants à ces rassemblements auraient ainsi été fichés, ainsi que les déplacements de certains activistes.