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"Il faut absolument restructurer le Conseil de sécurité de l'ONU"

Le Danois Michael Møller, directeur général de l'Office des Nations unies à Genève. [RTS]
Le directeur général de l'ONU à Genève défend l'utilité de ses organisations / Tout un monde / 12 min. / le 24 août 2015
Invité lundi de "Tout un monde", nouvelle séquence du Journal du matin de la RTS, le directeur général de l'ONU à Genève Michaël Moller estime que des changements au sein de l'organisation sont nécessaires.

Car pour le Danois, "on est vraiment dans un moment très difficile historiquement au niveau de la gouvernance mondiale". L'Organisation des Nations Unies, et le système international en général, a été créé "70 ans en arrière par les Etats pour les Etats. Et la pression pour faire entrer (...) d'autres acteurs autour de la table décisionnelle est là", assure Michaël Moller.

Le Conseil de sécurité désuet?

Le directeur général pense particulièrement au Conseil de sécurité, devenu selon lui "le symbole par excellence de la défaillance du système" international: "il faut absolument qu'on le restructure. Ça fait 25 ans qu'on essaye de le faire", déplore le Danois.

"Mais le problème c'est que vous demandez aux Etats qui ont créé cette organisation (...) de rendre encore plus de leur pouvoir", assure-t-il, ajoutant que le Conseil "est une structure qui (...) ne reflète plus la réalité d'aujourd'hui".

"Il faut parler avec l'EI"

Concernant la progression du groupe Etat islamique, Michaël Moller estime que l'ONU est "une table autour de laquelle tout le monde s'assied pour parler 'paix'. "Il faut aussi avoir une analyse très claire sur les raisons pour lesquelles ces groupes surgissent", assure-t-il.

"Et là il y a une claire défaillance dans la manière dont on a géré l'aide au développement et certaines politiques". Pour lui, "il faut tirer des leçons et commencer à agir d'une autre manière".

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gchi

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Où en est la mission de l'ONU?

Le directeur général de l'ONU à Genève regrette par ailleurs qu'on "oublie un peu" que c'est "une organisation qui a fait énormément jusqu'à maintenant".

"Si vous regardez les statistiques, la race humaine n'a jamais été aussi bien dotée qu'elle ne l'est aujourd'hui. On vit mieux, on vit plus longtemps, on est mieux éduqué. Et c'est un fait aussi qui met en relief un peu ce qu'on a à perdre", assure Michaël Moller.

"Genève reste un endroit pour discuter"

Interrogé quant à la perte de rayonnement de la Genève internationale, Michaël Moller n'y croit pas. Au contraire, il estime que "dans toute sorte de chaos il faut un endroit neutre, calme, où on peut se retrouver pour discuter et négocier. Et c'est ce que Genève est depuis 150 ans."

Les négociateurs savent qu'à Genève "il y a une marque de neutralité et de paix, un cadre qui préconise ce genre de discussions", assure le directeur général.

"Je dit souvent qu'il n'y a pas une seule personne sur cette planète (...) qui n'est pas touchée quotidiennement par quelque chose qui a été identifié, implémenté et décidé ici dans cette ville".