Dans un entretien diffusé lundi par La Liberté et Le Courrier, le Suisse Alexander Hug estime que "les deux camps violent le cessez-le-feu à parts égales" dans l'est de l'Ukraine et il ne ne voit aucune volonté d'arrêter les hostilités.
Le chef adjoint de la mission de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pointe le manque de confiance entre les belligérants comme le principal obstacle.
Ligne de front stable
La ligne de front est relativement stable depuis la prise de Debaltseve, mais la région connaît ces dernières semaines une recrudescence des violences, dont Kiev et Moscou se rejettent la responsabilité.
Les accords de paix de Minsk 2 conclus en février prévoyaient une trêve dans l'Est séparatiste prorusse, où plus de 6800 personnes ont péri depuis avril 2014. L'OSCE a notamment pour tâche de vérifier les zones de détention d'armes à la fois dans les territoires contrôlés par l'armée ukrainienne et dans ceux sous la domination des rebelles.
ats/cab
Agressions et intimidations
Le codirecteur de la mission de l’OSCE relève également que les 525 observateurs déployés dans la région sont régulièrement menacés de mort par les prorusses.
"Il y a certainement des gens qui ne tiennent pas à ce que l'on fasse état de ce qui se passe dans leur secteur", explique Alexander Hug. Il rapporte aussi que plusieurs véhicules de l'OSCE ont été incendiés.
D'autres observateurs ont été agressés et certains enlevés.
Mais l'OSCE n'a pas l'intention de se retirer. "Nous sommes déterminés à rester dans les régions de Donetsk et de Lougansk", affirme le Suisse.
Parlement bloqué
Des députés ukrainiens ont bloqué lundi l'accès à la tribune du Parlement pour empêcher le vote du projet de réforme constitutionnelle qui octroie plus d'autonomie aux territoires séparatistes de l'Est prorusse, un texte qu'ils qualifient d'"anti-ukrainien" et de "pro-Poutine".
Plusieurs centaines de militants du parti nationaliste Svoboda manifestaient, eux, devant le Parlement , alors que le mouvement d'extrême droite Pravy Sektor bloquait la circulation dans la rue devant l'assemblée.