Le juge Robert Fremr a ouvert l'audience vers 9h30 en présence de Bosco Ntaganda, vêtu d'une chemise blanche et d'une cravate grise rayée.
Sur les deux jours prévus pour l'ouverture du procès, la procureure Fatou Bensouda doit s'exprimer la première avant de laisser la parole aux avocats des victimes, à l'avocat de Bosco Ntaganda, et enfin à l'accusé lui-même.
"Chair à canon"
Mardi, Fatou Bensouda avait affirmé que Bosco Ntaganda avait "recruté des centaines d'enfants soldats qu'il a utilisés comme de la chair à canon et a ordonné le viol systématique des jeunes filles" en République démocratique du Congo (RDC).
Bosco Ntaganda est accusé de 13 crimes de guerre et cinq crimes contre l'humanité, dont des meurtres, pillages, attaques contre des civils, viols et esclavage sexuel.
C'est la première fois en droit pénal international qu'un accusé doit répondre de viols et esclavage sexuel commis sur des enfants de sa propre milice.
ats/gchi
70 témoins et 8000 documents
Au cours du procès, l'accusation devrait présenter plus de 8000 documents, dont des rapports d'experts, extraits vidéo et déclarations.
Plus de 70 "témoins de faits" et une dizaine d'experts témoins seront cités, a assuré Fatou Bensouda.
Le 5e Congolais à La Haye
Bosco Ntaganda est réputé pour avoir été un chef de guerre opportuniste et sans pitié au sein des rébellions où il a évolué dans l'est de la République démocratique du Congo.
Il a notamment dirigé les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), avec lesquelles il aurait joué un rôle central dans les violences ethniques et attaques menées contre les civils en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, en 2002 et 2003.
Il est le cinquième ex-chef rebelle congolais à être jugé à La Haye. Il est aussi le premier à y avoir été transféré à sa demande début 2013, après la débâcle d'une frange de la rébellion Mouvement du 23 Mars (M23) qu'il menait également.