Ces migrants ont été acheminés à la frontière autrichienne par 123 cars affrétés en Hongrie, au terme de plusieurs jours de confrontation et de chaos.
L'opération a été menée de vendredi soir à samedi matin. La majorité des voyageurs étaient jusqu'alors massés dans la principale gare de Budapest, où les trains internationaux sont bloqués depuis mardi. Mais près de 1200 migrants ont été recueillis par les bus alors qu'ils avaient entrepris de rallier l'Autriche à pied depuis la capitale hongroise (175 km environ).
Le journal "Route des migrants" de notre envoyé spécial Laurent Burkhalter
L'Autriche accueille des milliers de réfugiés
Emmitouflés dans des couvertures ou des sacs de couchage, portant pour certains des enfants endormis, les réfugiés ainsi transférés ont pénétré à pied à Nickelsdorf (Autriche), où des travailleurs humanitaires leur ont distribué de l'eau et de la nourriture.
Il s'agit de scènes d'exode inédites qui illustrent la pire crise migratoire en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a témoigné Hans Peter Doskozil, chef de la police de l'Etat du Burgenland (est de l'Autriche).
Une salle de concert a été aménagée en centre d'accueil de fortune à Nickelsdorf. Des capacités ont également été mobilisées dans les régions avoisinantes. Les migrants qui le veulent peuvent déposer à leur arrivée une demande d'asile en Autriche.
Des trains spéciaux (offrant en totalité 4500 places supplémentaires) et des cars ont été émis en place pour que les migrants puissent poursuivre leur chemin vers Vienne ou l'Allemagne.
L'Allemagne se prépare à des arrivées massives
En Allemagne, environ 6000 migrants sont arrivés à la gare de Munich. La majorité a été conduit vers des centres de la Bavière, mais près de 1700 d'entre eux ont été envoyés dans d'autres länders. Plus de 450 personnes ont été envoyées à Francfort et près de 800 à Dortmund (ouest), et d'autres en Thuringe (centre).
Le chancelier autrichien Werner Faymann a indiqué vendredi soir sur sa page Facebook que Vienne et Berlin avaient donné leur feu vert à cette opération, "compte tenu de la situation d'urgence à la frontière hongrois".
L'accueil de réfugiés devrait coûter 10 milliards d'euros à l'Allemagne en 2015, a estimé le Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition à paraître dimanche.
La Hongrie ne veut pas répéter l'opération
A Budapest, la gare principale se remplissait à nouveau samedi, mais comme le trafic vers l'Europe était toujours suspendu, près de 500 migrants ont décidé de faire le voyage à pied. En plus, environ 800 autres migrants ont quitté le camp de Debrecen (est), deuxième plus grand camp de réfugiés hongrois.
De leur côté, les autorités hongroises ont assuré que l'opération de la veille n'aurait pas de suite. "Il ne s'agit pas de 150'000 migrants, ni de 500'000, mais de millions, puis de dizaines de millions", a expliqué le chef du gouvernement Viktor Orban. Dès le 15 septembre, la police, voire aussi l'armée, seront déployées à la frontière sud pour enrayer cet afflux, a-t-il aussi prévenu.
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agences/ebz/bri