"Si nous arrivons à les intégrer rapidement dans le marché du travail, nous aiderons les réfugiés, et nous aiderons nous-mêmes", affirmait il y a quelques jours le président de la puissante fédération des industries allemandes BDI, Ulrich Grillo.
Mais de plus en plus, les candidats à l'asile sont considérés comme une manne précieuse pour les entreprises en manque de relève, dans un pays vieillissant.
Pénurie dans tous les secteurs
A l'heure actuelle, il manque en Allemagne 140'000 ingénieurs, programmateurs et techniciens, selon la fédération des employeurs BDA. Quelque 40'000 places d'apprentissage pourraient rester vacantes cette année.
L'institut Prognos table sur une pénurie de 1,8 million de personnes en 2020, tous secteurs confondus, et de 3,9 millions à l'horizon 2040 si rien ne bouge.
L'afflux de forces vives pourrait changer la donne, et ce d'autant que beaucoup de migrants sont jeunes, et qu'ils ont "de vraiment bonnes qualifications", selon Ulrich Grillo.
afp/ebz
L'accès à l'emploi devrait être facilité
Le président du BDA, la fédération des employeurs, Ingo Kramer a réclamé cette semaine "des efforts à tous les niveaux", notamment au gouvernement qui peut assouplir les règles d'accès à l'emploi pour les réfugiés.
Les entreprises voudraient avoir la garantie qu'un salarié qu'elles recrutent ne devra pas quitter le pays du jour au lendemain.
Le législateur devrait aussi se pencher sur des procédures rapides de reconnaissance des diplômes, demandent les milieux économiques, prévoir un relevé des qualifications des arrivants dès leur enregistrement, et surtout, mettre plus d'argent sur la table pour faciliter leur apprentissage de l'allemand.
Déclarations de bonne intention du gouvernement, mais retenue des conservateurs
"Les gens qui viennent chez nous en tant que réfugiés doivent rapidement devenir des voisins et des collègues", plaidait cette semaine la ministre de l'Emploi et des Affaires sociales Andrea Nahles. Son ministère a assoupli fin juillet les conditions d'accès des migrants aux stages en entreprises.
Mais dans le camp d'Angela Merkel, les résistances sont fortes à se montrer trop accueillant, et son parti conservateur refuse la grande loi sur l'immigration que réclame les sociaux-démocrates, qui servirait entre autres à simplifier l'accès au marché du travail.
La droite craint que l'emploi ne devienne une porte d'entrée parallèle, moyen de contourner les procédures très codifiées d'asile.