"J'ai demandé au ministre de la Défense que dès demain puissent être menés des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie. Ils permettront d'envisager des frappes contre Daech, en préservant notre autonomie d'action et de décision", a déclaré François Hollande au cours d'une conférence de presse lundi à Paris.
"Il serait inconséquent et irréaliste d'envoyer des troupes françaises en Syrie au sol. Nous ne ferons pas d'intervention au sol, pas plus que nous le faisons en Irak", a-t-il souligné.
Des frappes du Royaume-Uni
De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a révélé lundi que son pays avait mené une première frappe en Syrie fin août, avec un drone tuant trois hommes du groupe Etat islamique (EI), dont deux Britanniques. Il a fait cette annonce devant les députés de la Chambre des Communes.
Une issue politique pour la crise en Syrie, mais sans Bachar al-Assad
"La France travaille pour que des solutions politiques soient trouvées car l'issue, elle est politique en Syrie", a encore estimé François Hollande.
"Et donc nous considérons que nous devons parler avec tous les pays qui peuvent favoriser cette issue et cette transition", a-t-il jugé, ajoutant: "Je pense aux pays du Golfe, je pense aussi à la Russie, à l'Iran en plus de pays qui sont d'ores et déjà membres de la coalition".
"En Syrie, rien ne doit être fait qui puisse consolider ou maintenir Bachar al-Assad. Le départ de Bachar al-Assad est à un moment ou un autre posé dans la transition", a-t-il réaffirmé.
La France prête à accueillir 24'000 réfugiés
Par ailleurs, sur le front intérieur, le président français a confirmé des baisses d'impôts pour 2016, assurant qu'elles concerneront "plus de 8 millions" de foyers pour un montant total de "plus de 2 milliards d'euros".
Il a aussi annoncé qu'une "loi sera présentée" pour "rendre lisible le code du travail".
Le président français a indiqué que la France était prête à accueillir 24'000 personnes sur deux ans dans le cadre des quotas de réfugiés européens figurant dans le nouveau plan de répartition de la Commission européenne.
Il a aussi proposé l'organisation d'une conférence internationale pour les réfugiés à Paris.
agences/ebz
Nouvelle réunion sur l'Ukraine
François Hollande a également proposé l'organisation d'une nouvelle réunion sur la situation en Ukraine avec les dirigeants russe, allemand et ukrainien.
Cette nouvelle réunion en format dit "Normandie", du nom de la première rencontre qui s'est tenue entre les quatre pays en juin 2014, devrait se tenir avant l'Assemblée générale de l'ONU qui débute à la fin du mois à New York, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. Le président français a indiqué qu'il "plaiderait pour la levée des sanctions" visant la Russie si ce processus dit de "Normandie" aboutit favorablement.
Risque d'échec pour la conférence sur le climat
Le président a également averti lundi de "risques d'échec" à propos de l'accord contre le réchauffement climatique espéré à Paris en décembre, appelant le monde à un "sursaut".
"Nous sommes encore loin d'un accord contraignant et de financement à la hauteur de l'enjeu" et "un sursaut est nécessaire", a-t-il déclaré.