Les emplacements réservés aux photos dans les pages du Bild sont, mardi, simplement des zones grisées. Il en était de même sur le site internet du quotidien allemand, où les images ont été restaurées vers midi.
Dans une tribune, le journal explique que s'il "ne montre aucune image aujourd'hui", c'est pour prouver à quelle point elles sont déterminantes pour l'information.
Valeur documentaire
A ce titre, Bild confirme sa décision d'avoir publié la semaine dernière, la photo du jeune enfant syrien mort noyé sur une plage turque. "On nous demande de plus en plus souvent de ne pas montrer certaines photos, ou alors seulement pixellisées. (...) Mais les photos documentent le monde, et celui-ci n'est pas pixellisé", écrit le rédacteur en chef et reporter de guerre Julian Reichelt.
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"Le cri du monde"
"Sans photo, le monde serait plus ignorant (...). Sans photo, de nombreux crimes resteraient non seulement impunis, mais on ne s'en souviendrait même pas. Les photos sont le cri du monde", conclut-il.
jvia
"Libé" avait fait pareil en 2013
En novembre 2013, le quotidien français Libération avait fait la même démarche pour "rendre à l'image l'hommage qui lui revient". Le but était de dénoncer la situation "calamiteuse" des photographes de presse.
Toutes les photos escamotées dans ce numéro spécial avaient été réduites sur une double page.