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L'Europe divisée sur les quotas de migrants pour les Etats membres

Migrants à Erfurt en Allemagne, 2015. [EPA/Keystone - Martin Schutt]
Migrants à Erfurt, en Allemagne, mardi. - [EPA/Keystone - Martin Schutt]
A la veille de l'annonce par la Commission européenne des quotas de réfugiés à prendre en charge pour chacun des pays membres, gouvernants et institutions se positionnent par rapport à la crise migratoire.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dévoilera ces nouvelles propositions mercredi, sachant que les quotas attribués à chaque pays ont en partie déjà été dévoilés, comme le présente le site du Monde notamment.

Il proposera que 120'000 réfugiés se trouvant en Italie, en Grèce et en Hongrie soient répartis entre pays membres. Cette mesure d'urgence s'ajoute à la demande faite en mai d'accueillir 40'000 réfugiés. la thématique migratoire encore largement débattue mardi dans diverses enceintes.

Grande-Bretagne

L'opposition britannique a appelé mardi le Premier ministre conservateur David Cameron à proposer un plan "plus ambitieux" pour faire face à la crise des migrants, en accueillant notamment des réfugiés déjà présents sur le sol européen. "Nous pouvons faire plus", a déclaré Yvette Cooper, candidate à la direction du Labour, à l'occasion d'un débat parlementaire d'urgence qu'elle avait elle-même sollicité.

David Cameron a indiqué lundi que son pays était prêt à accueillir, sur cinq ans, "20'000" réfugiés provenant de camps se trouvant à la frontière syrienne, mais aussi de Turquie, de Jordanie et du Liban.

Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi, au lendemain de ses propos annonçant que "l'afflux de migrants allait changer" le pays, a préconisé la mise en place par l'UE d'une gestion commune des demandes d'asile et réitéré son souhait de conclure un accord sur des quotas de répartition contraignants entre pays membres.

>> Lire aussi : L'Allemagne "en mesure d'accueillir un demi-million de réfugiés par an"

Espagne

Le gouvernement espagnol, qui disait récemment avoir atteint les limites de ses capacités d'accueil, a promis mardi de se conformer au souhait de la Commission européenne concernant la répartition des réfugiés.

Suisse

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a appelé mardi lors d'une conférence à Paris à trouver des solutions politiques dans les pays des migrants pour calmer le flux d'arrivées en Europe. Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a en outre insisté sur le soutien politique et humanitaire de la Suisse.

France

Dans sa conférence de presse semestrielle tenue lundi, le président François Hollande a fait savoir que son pays allait accueillir 24'000 réfugiés sur les deux prochaines années. Par "solidarité" envers l'Allemagne, il a ajouté être prêt à recevoir au plus vite jusqu'à un millier de Syriens, Irakiens ou Erythréens arrivés récemment chez son voisin. Deux cent exilés sont attendus mercredi.

Pologne

Le président polonais Andrzej Duda s'est prononcé mardi contre un système de quotas de migrants qui serait imposé aux Etats membres de l'UE. A noter que la Pologne avait concédé qu'elle pourrait s'occuper de 2000 personnes, mais, selon la nouvelle proposition de la Commission, Varsovie serait prié de recevoir près de 12'000 personnes.

Hongrie

Mardi, le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban a à nouveau montré son hostilité au plan européen et annoncé qu'il comptait accélérer le renforcement de la clôture érigée le long de sa frontière avec la Serbie pour tenter de contenir le flux des migrants.

Nations unies

Le représentant des Nations unies pour les migrations a estimé mardi qu'une conférence internationale contribuerait à trouver une solution globale à la crise. Pour Peter Sutherland, il est inacceptable que certains pays n'acceptent pas de recueillir des réfugiés. "C'est un moment décisif pour l'Europe. L'histoire jugera", a averti le représentant du secrétaire général de l'ONU pour les migrations lors d'une conférence de presse à Genève. Ajoutant que "tous les pays doivent prendre leur part".

>> A consulter : L'exode des Syriens en chiffres

gax avec agences

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Solidarité Outre-Atlantique

Le Québec a annoncé qu'il accueillerait 3650 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année.

La présidente du Brésil Dilma Rousseff a dit pour sa part que son pays accueillait à "bras ouverts" les réfugiés syriens.

Le Chili quant à lui "travaille pour accueillir un nombre important de réfugiés", selon la présidente Michelle Bachelet.

Au Venezuela également, le président Nicolas Maduro a déclaré qu'il avait ordonné au ministère des Affaires étrangères d'organiser l'accueil de 20'000 réfugiés de Syrie.

En revanche, la politique migratoire restrictive de l'Australie, pays bâti sur l'immigration, suscite des grincement de dents au sein d'une opinion publique émue par le sort des Syriens. Le Premier ministre a annoncé vouloir accueillir 12'000 réfugiés supplémentaires.

Changement de cap

Les Etats de l'Union européenne avaient rejeté en juin tout système de répartition contraignant, optant alors pour le volontariat. Mais le nombre de places d'accueil proposé par les pays membres atteint jusqu'ici environ 32'000, loin des 40'000 préconisés par la Commission, alors que le nombre de personnes arrivant en Europe a explosé durant l'été.

La Commission est par conséquent revenue à la charge, proposant des quotas contraignants, avec cette fois l'appui de l'Allemagne et de la France.