Le président du Parlement européen Martin Schulz sera en Suisse en fin de semaine pour assister au congrès du Parti socialiste suisse à l'invitation de son président Christian Levrat. Avant son voyage, et en marge de la session du Parlement européen qui s’est achevée jeudi, il s'exprime sur la crise des migrants, l'image de l'Allemagne et les négociations bilatérales entre la Suisse et l'UE.
"Les Allemands sont comme ils sont!"
Le social-démocrate allemand regrette l'image à géométrie variable collée à son pays - intraitable dans le dossier grec et généreux dans l'accueil des réfugiés. "On dessine toujours l'image dont on a besoin. Il y a trois semaines, c'était utile de dire 'Regarde ces salauds en Allemagne.' Maintenant, c'est bien de dire 'Ah, les Allemands, comme ils sont aimables.' Non, les Allemands sont comme ils sont", insiste le politicien.
Et de dénoncer au passage la tendance des médias à la simplification, dans le souci d'expliquer. "Avec la simplification, on crée une désorientation (…) On ne peut pas simplifier en renforçant chaque jour les préjugés et les stéréotypes", souligne Martin Schulz.
L'UE face à la réalité des réfugiés sur son sol
Sur le dossier brûlant des migrants, Martin Schulz est persuadé que les blocages en matière de quotas pourront être surmontés lors de la réunion extraordinaire des ministres européens lundi prochain à Bruxelles, malgré le scepticisme des pays d’Europe centrale. La situation a changé, constate le président du Parlement européen: il y a la réalité des réfugiés qui sont là et qu'il faut répartir et "un nombre considérable de citoyens (…) qui ont pris note de leur misère".
A propos du dossier difficile des relations bilatérales entre la Suisse et l'UE, Martin Schulz - l'un des rares vrais amis de la Suisse à Bruxelles - est convaincu que malgré la complexité du dossier, la compréhension mutuelle permettra de trouver une solution.
"C'est une négociation très difficile, très délicate, mais je crois que ceux qui négocient sont extrêmement sérieux, je leur fait pleine confiance pour trouver une solution."
Romain Clivaz/oang