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Des réfugiés en Hongrie sont "nourris comme des animaux", selon une vidéo

Migrants placés dans des enclos en Hongrie
Migrants placés dans des enclos en Hongrie / L'actu en vidéo / 27 sec. / le 11 septembre 2015
Une bénévole du camp hongrois de Roszke a publié une vidéo montrant le traitement "inhumain" réservé aux migrants. Joint par la RTS, un directeur de Human Rights Watch a jugé que les réfugiés étaient "parqués dans des tentes comme du bétail".

Selon cette vidéo filmée clandestinement et publiée jeudi soir sur YouTube, quelque 150 migrants, dont des femmes et des enfants, sont enfermés dans des enclos dans une grande salle. Des policiers portant des masques hygiéniques leur lancent des sacs de sandwiches. Certaines personnes se bousculent pour les attraper, d'autres semblent attendre qu'un sac arrive en leur direction.

Joint par la RTS, le directeur des situations d'urgence à Human Rights Watch, Peter Bouckaert, a affirmé que les réfugiés étaient "brutalisés", et "parqués dans des tentes comme du bétail". L'accès à la nourriture est extrêmement difficile, a poursuivi Peter Bouckaert, et il n'est pas clair si la nourriture distribuée correspond aux interdits alimentaires musulmans.

"De nombreux réfugiés contractent des maladies très graves, parfois mortelles, causées par la surpopulation et les conditions de vie insalubres", a indiqué le travailleur humanitaire.

"C'était inhumain", a elle commenté l'auteur de la séquence Michaela Spritzendorfer. "C'était comme de nourrir des animaux enfermés dans un enclos, comme un Guantanamo en Europe", a renchéri Klaus Kufner, un autre bénévole volontaire venu apporter de la nourriture, des vêtements et des médicaments.

Une situation "inacceptable" et "pas nécessaire"

"Cette situation est inacceptable pour un pays de l'Union européenne", a par ailleurs estimé Peter Bouckaert. "La Hongrie persiste à garder ces gens dans des conditions de vie qui sont celles d'animaux", a-t-il déploré, jugeant que la situation serait bien moins tendue si lesdites conditions de vie étaient améliorées. Il a appelé Budapest a fournir nourriture, eau, interprètes et soins médicaux aux migrants.

Ces hommes et ces femmes "sont bloqués dans une situation d'horreur absolue ici", a ajouté le directeur de Humans Right Watch. "Tout cela n'est pas nécessaire, les réfugiés ne veulent pas rester en Hongrie, ils veulent poursuivre leur voyage vers des pays où ils sont mieux accueillis", a-t-il conclu.

Des migrants "très calmes" au vu de la situation

"Cela dit aussi quelque chose de ces gens de voir qu'ils ne se sont pas battus pour la nourriture, alors que manifestement ils avaient très faim", a ajouté Michaela Spritzendorfer. La police hongroise a indiqué qu'une enquête avait été ordonnée pour "établir les faits". Mardi, l'agence de l'ONU pour les réfugiés avait critiqué les conditions très dures de ce camp.

>> Le sujet dans le 12h45 de RTSun :

Hongrie: les ONG dénonce les conditions de vie déplorables des camps de réfugiés
Hongrie: les ONG dénonce les conditions de vie déplorables des camps de réfugiés / 12h45 / 1 min. / le 11 septembre 2015

ats/bri/mac

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La Hongrie va arrêter les migrants illégaux

Les migrants qui franchiront illégalement la frontière entre la Serbie et la Hongrie à compter du 15 septembre seront arrêtés, a déclaré vendredi le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Les migrants "ont occupé des gares, refusé de se laisser prendre leurs empreintes digitales, n'ont pas voulu coopérer et refusent d'aller là où ils pourraient recevoir de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux (...) Ils se sont rebellés contre l'ordre juridique hongrois." Face à cette rébellion, "la police fait son travail de façon remarquable, sans faire usage de la force", a-t-il ajouté.