Jeremy Corbyn, un vétéran du parti âgé devenu en quelques semaines le favori des sondages, a obtenu 251'417 des 422'664 suffrages exprimés, devançant largement ses rivaux Andy Burnham, Yvette Cooper et Liz Kendall, plus jeunes, plus conventionnels, moins à gauche.
Le résultat de ce scrutin clos jeudi a été annoncé samedi vers 12H30 (11H30 GMT) lors d'un congrès exceptionnel du Labour organisé au Queen Elizabeth II Conference Centre, en plein coeur de Londres, face à l'abbaye de Westminster.
Dans la lignée de Syriza et Podemos
Antimilitariste, partisan d'une politique fiscale taxant davantage les plus riches, ce végétarien au style décontracté est parvenu à rallier les militants en quête d'alternative politique, créant un engouement d'une intensité que les caciques du parti étaient loin d'imaginer.
La victoire de ce barbu de 66 ans, farouche opposant des politiques d'austérité dans la lignée des partis grec Syriza ou espagnol Podemos, a des airs de petite révolution au sein d'un Labour qui ne jurait, il n'y a encore pas si longtemps, que par le modèle social-démocrate de Tony Blair.
Le parti grec Syriza a d'ailleurs salué son élection samedi, y voyant un "message d'espoir". Syriza estime que l'élection de Jeremy Corbyn va contribuer à renforcer "le front européen contre l'austérité".
Inimitiés au sein de son propre camp
A défaut d'emporter l'adhésion de ses collègues députés, Jeremy Corbyn a séduit la base du parti et les syndicats en prônant un virage à gauche toute, avec des propositions comme la re-nationalisation des chemins de fer et de l'énergie ou le contrôle des loyers.
Mais si Jeremy Corbyn a su conquérir les foules, sa popularité grandissante lui a aussi valu des inimitiés, jusque dans son propre camp, d'aucuns considérant que sa victoire diviserait le Labour, et compromettrait grandement ses chances de gagner en 2020.
afp/dk
Les élections de 2020 en ligne de mire
Cette désignation est une étape stratégique dans la vie du Labour puisque son nouveau leader aura la responsabilité de remettre le parti sur les rails après sa lourde défaite aux élections législatives du 7 mai face aux conservateurs du Premier ministre David Cameron.
Le successeur d'Ed Miliband aura également pour mission de conduire le parti d'opposition jusqu'au prochain scrutin législatif de 2020, et en serait alors le candidat naturel pour tenter de mettre fin à 10 ans de règne des tories.