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L'Allemagne rétablit temporairement ses contrôles aux frontières

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. [Vincent Kessler]
Frontières allemandes: surveillance de la commission européenne / Le Journal du matin / 1 min. / le 14 septembre 2015
L'Allemagne a décidé de rétablir à titre temporaire les contrôles à ses frontières pour des "raisons de sécurité", suspendant de facto la libre circulation prévue dans l'espace Schengen européen.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé dimanche officiellement que "l'Allemagne introduit à titre provisoire des contrôles le long de ses frontières. En tout premier lieu est concernée celle avec l'Autriche".

"L'objectif de cette mesure est de limiter l'afflux actuel vers l'Allemagne et d'en revenir à des procédures ordonnées pour l'entrée des personnes dans le pays", a-t-il ajouté, en parlant aussi de raisons touchant à la sécurité.

"Nous mobilisons plusieurs centaines de policiers", a indiqué dimanche soir un porte-parole de la police fédérale.

Urgence à s'entendre pour l'UE

Une décision qui souligne "l'urgence d'un plan européen", selon la Commission européenne qui a réagi immédiatement à cette annonce.

"La réintroduction provisoire de contrôles frontaliers entre Etats membres relève d'un cas de figure exceptionnel prévu explicitement et régi par les accords de Schengen, en cas de situation de crise", ajoute la Commission, à  la veille d'une réunion des ministres de l'Intérieur et de la Justice des 28 à Bruxelles pour tenter de résorber la crise migratoire "sans précédent" qui touche l'Union européenne.

"Respect des règles"

Le ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve a appelé "au respect scrupuleux par chacun des pays de l'Union européenne des règles de Schengen", en expliquant que c'était "faute" du respect de ces règles par certains pays que "l'Allemagne a décidé d'établir temporairement des contrôles à ses frontières, sans procéder à leur fermeture"

En deux semaines, 63'000 réfugiés sont arrivés à Munich, dont 13'000 pour la seule journée de samedi.

>> Lire : Munich désormais à la limite de ses capacités d'accueil de réfugiés

Trafic ferroviaire suspendu

La compagnie ferroviaire autrichienne ÖBB avait quant à elle annoncé dimanche dès 17h00 une suspension du trafic ferroviaire avec l'Allemagne, un pays que des milliers de migrants rejoignent en train en passant par l'Autriche.

Les chemins de fer allemands, Deutsche Bahn, avaient eux aussi annoncé une suspension du trafic avec l'Autriche jusqu'à lundi 5h du matin.

Comme prévu, le trafic a repris lundi matin, à l'exception de la liaison entre Salzbourg et Munich "qui n'a pas encore été rétabli en raison de personnes se trouvant sur la voie ferrée", a indiqué un porte-parole de Deutsche Bahn.

>> Retrouvez aussi le débat dans Forum: "La Suisse doit-elle quitter Schengen/Dublin?" :

Un drapeau suisse et un drapeau européen. [Keystone - Elisabeth Guenthard]Keystone - Elisabeth Guenthard
La Suisse doit-elle quitter Schengen-Dublin? / Forum / 9 min. / le 13 septembre 2015

agences/ptur/sbad

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La République tchèque suit l'annonce allemande

La République tchèque va renforcer les contrôles à sa frontière avec l'Autriche, à la suite de la décision de l"Allemagne de réintroduire des contrôles frontaliers en raison de l'afflux de migrants, a déclaré dimanche le ministre tchèque de l'Intérieur.

"La République tchèque renforce les mesures à sa frontière avec l'Autriche. Les étapes suivantes seront déterminées en fonction du nombre de réfugiés se dirigeant vers la République tchèque", a déclaré le ministre, Milan Chovanec, à l'antenne de la télévision publique.

La Hongrie salue la décision allemande

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a salué dimanche comme "nécessaire" la décision de l'Allemagne de réintroduire les contrôles aux frontières face à l'afflux de réfugiés, dans une déclaration au quotidien allemand Bild.

"Nous comprenons parfaitement la décision de l'Allemagne et exprimons notre entière solidarité", a affirmé le dirigeant populiste au journal allemand à grand tirage à paraître lundi.

Viktor Orban avait jusqu'ici fortement critiqué la politique de la chancelière Angela Merkel d'ouvrir grand les portes de son pays aux réfugiés.