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Un général proche de l'ex-président nommé à la tête du Burkina Faso

Burkina Faso: un coup d'Etat provoque la destitution du président
Un coup d'Etat provoque la destitution du président au Burkina Faso / 12h45 / 1 min. / le 17 septembre 2015
Le général Gilbert Diendéré, un proche de l'ancien président Blaise Compaoré, a pris la tête des putschistes qui ont renversé jeudi les autorités de transition au Burkina Faso.

Gilbert Diendéré, a justifié le coup d'Etat dans ce pays par une "grave situation d'insécurité pré-électorale". Il a promis de libérer les dirigeants de la transition, dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Des tirs ont été en outre à nouveau entendus jeudi à Ouagadougou. Au moins trois morts et une soixantaine de blessés ont été recensés depuis le début du coup d'Etat, a déclaré un médecin du principal hôpital de la capitale burkinabè.

Des coups de feu sporadiques se sont fait entendre a Ouagadougou
Des coups de feu sporadiques se sont fait entendre à Ouagadougou / L'actu en vidéo / 26 sec. / le 17 septembre 2015

Le président de transition Michel Kafando et son Premier ministre Isaac Zida, séquestrés depuis 24 heures par les militaires putschistes à la présidence, "ont été placés en résidence surveillée". "Ils vont bien et seront relâchés", a assuré le putschiste.

La garde présidentielle au coeur de la vie politique

Gilbert Diendéré dirigeait le Régime de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en 2014 après 27 ans de règne.

Cette unité militaire n'a jamais cessé d'intervenir dans la vie politique du pays depuis la destitution de Blaise Compaoré, contraint de quitter le pouvoir en octobre sous la pression de manifestants qui refusaient sa tentative de se maintenir en place en modifiant la Constitution.

La garde présidentielle est passée à l'action trois jours après qu'une commission du gouvernement de transition a recommandé sa dissolution.

>> Le coup d'Etat a été annoncé par un autre militaire :

Annonce du coup d'Etat au Burkina Faso à la télévision
Annonce du coup d'Etat au Burkina Faso à la télévision / L'actu en vidéo / 1 min. / le 17 septembre 2015

"Ils ont les armes"

"Ils ont les armes, c'est une question de rapport de force. Nous, nous sommes mains nues, mais je suis sûre que le peuple se mobilisera", a déclaré sur RFI le président de l'Assemblée nationale de transition Cherif Sy. Il a appelé les Burkinabè à sortir en masse dans les rues jeudi.

"En l'absence du président Kafando, j'assume désormais la présidence de la transition. J'appelle les forces militaires à prendre toutes les dispositions pour mettre fin à cette forfaiture", a-t-il dit à Reuters.

mac avec agences

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Elections en octobre

Le Burkina Faso est dirigé par des autorités intérimaires depuis la chute de Blaise Compaoré en 2014. Elles doivent rendre le pouvoir à l'issue d'élections en octobre.

Le RSP, garde prétorienne de l'ex-président chassé du pouvoir par la rue après avoir voulu faire sauter la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels, a déjà perturbé la transition plusieurs fois.

Jeudi, le général Diendéré a déclaré à l'agence de presse AP que les élections étaient prévues "trop tôt".

Loi d'inéligibilité dénoncée

Le RSP dénonce notamment la loi n'autorisant pas les partisans de l'ancien président Compaoré à se présenter à l'élection présidentielle qui devait avoir lieu le 11 octobre et devait mettre fin à la transition.

Cette loi électorale très controversée rendait "inéligibles" tous ceux qui avaient soutenu un "changement inconstitutionnel", soit la tentative de Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.

Condamnations de Paris

Ancienne puissance coloniale, la France "condamne fermement le coup d'Etat au Burkina Faso", a déclaré François Hollande, qui a appelé "à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, à la remise en place des autorités de la transition et à la reprise du processus électoral".

Dans un message publié sur son site internet, le ministère français des Affaires étrangères recommande aux Français présents à Ouagadougou de rester confinés dans leur domicile et aux voyageurs de reporter tout projet de déplacement au Burkina.