Les migrants continuaient d'affluer jeudi vers la Croatie, devenu une nouvelle porte d'entrée dans l'Union européenne.
Un train, envoyé mercredi par les autorités de Zagreb à la frontière avec la Serbie, pour transporter les migrants, avec environ 800 personnes à bord est arrivé tôt jeudi matin dans la localité de Dugo Selo, à proximité de la capitale croate.
Un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) évoquait jeudi matin jusqu'à 5000 migrants à la gare de Tovarnik, ville croate proche de la frontière serbe, dans l'espoir de prendre un train pour Zagreb. "Les trains arrivent mais ils ne peuvent pas prendre tous ces gens", indique-t-il.
La situation à Tovarnik jeudi matin
La Croatie, mais aussi la Slovénie voisine et l'Autriche, risquent de voir transiter le flux de réfugiés après la fermeture de la frontière hongroise. Le Premier ministre Zoran Milanovic a assuré mercredi que son pays permettrait le passage sans encombre des migrants vers l'Europe occidentale.
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Ces migrants seraient, dans leur grande majorité, appelés à transiter ensuite par la Slovénie et par l'Autriche. Vienne a rétabli mercredi des contrôles à ses frontières, à l'instar de l'Allemagne, après avoir accepté durant une dizaine de jours de faciliter le passage des réfugiés cherchant à rejoindre l'Allemagne, en accord avec Berlin.
A la frontière hongroise, le calme...
La situation était calme jeudi matin à la frontière serbo-hongroise après les violents affrontements de la veille entre migrants et forces de l'ordre hongroises.
Au passage frontalier dit Röszke II, environ 400 migrants étaient toujours présents jeudi matin. Les plus chanceux d'entre eux ont passé la nuit dans des tentes dressées sur l'asphalte ou dans les champs bordant la route vers la Hongrie. D'autres ont dormi dans des sacs de couchage à même l'asphalte.
...après la tempête
Les affrontements de mercredi étaient les premiers depuis que Budapest a verrouillé dans la nuit de lundi à mardi sa frontière avec la Serbie. Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau et grenades lacrymogènes face aux migrants qui leur lançaient des pierres.
Environ 300 migrants ont participé aux échauffourées en criant "freedom, freedom" (liberté, liberté) et en lançant des projectiles. Des migrants avaient en outre allumé de grands feux de vêtements et de bois dégageant une importante fumée.
Notre envoyé spécial Jordan Davis a été pris dans les violences. Comme de nombreux autres migrants, il a reçu des coups de matraque et a dû être soigné pour des blessures à la tête.
Le tweet de Jordan Davis:
La Serbie condamne et envoie des renforts
Le Premier ministre serbe Aleksander Vucic a condamné "ce comportement brutal de la police" contre des migrants et des journalistes "sur son territoire" et a exigé une réaction vigoureuse de la part de l'UE, sur la télévision nationale serbe RTS.
Il a annoncé l'envoi de renforts policiers à leur frontière commune. "Ces tortures et ce comportement non-européen doivent cesser. Et si l'UE ne veut pas participer, nous réagirons et nous saurons comment nous protéger nous ainsi que les valeurs européennes que l'Europe n'est pas capable de protéger", a-t-il lancé.
agences/fme