"L'usage de la violence, de patrouilles armées et l'envoi de victimes innocentes de guerres vers les champs non déminés depuis la guerre de Yougoslavie est un comportement indigne d'un Etat membre de l'UE", a réagi jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères grec dans un communiqué.
Athènes s'est également inscrit en faux contre "les délires" à son encontre; le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait en effet jugé que la Grèce était incapable de défendre sa frontière et "ne respectait pas les engagements" européens.
La Grèce est, avec l'Italie, la porte d'entrée en Europe des migrants qui tentent ensuite de gagner l'Europe de l'Ouest via les Balkans. Le verrouillage mardi de la frontière serbo-hongroise a détourné le flux des migrants vers la Croatie, rendant la situation délicate pour ce pays ainsi que pour son voisin serbe.
Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a rappelé jeudi que "les possibilités du pays étaient limitées compte-tenu de son organisation". La présidente croate a quant à elle demandé jeudi à l'armée de se tenir prête, si nécessaire, à protéger les frontières nationales.
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La Serbie très critique de son voisin
Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a dénoncé mercredi soirà la télévision "le comportement policier brutal envers les réfugiés". Il a exhorté l'UE à réagir pour que cessent "cette torture et ce comportement non européen".
La Roumanie a pour sa part convoqué l'ambassadeur hongrois pour exprimer sa "préoccupation" après la décision de Budapest d'ériger une clôture anti-migrants à la frontière entre les deux pays.
"D'abord respecter nos obligations européennes et hongroises"
Interrogé sur le sort des centaines de réfugiés actuellement bloqués en Serbie, le long des frontières hongroises, le Premier ministre hongrois Victor Orban a déclaré au quaoditien français Le Figaro: "notre tâche est d'abord de respecter nos obligations européennes et hongroises. Puis de prendre part à l'effort international pour régler la question."
afp/ptur
L'ONU condamne fermement l'attitude de la Hongrie
Les critiques de ces pays contre la Hongrie s'ajoutent à celles du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a jugé "inacceptable" mercredi le traitement des migrants par les forces de l'ordre du pays et s'est déclaré "scandalisé de voir comment ces réfugiés et ces migrants sont traités".
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra'ad al Hussein a estimé jeudi que le traitement "insensible" des réfugiés par la Hongrie comprenait "de claires violations du droit international".
Le Haut-Commissaire "deplore les positions xénophobes et islamophobes qui semblent être au coeur de la politique actuelle du gouvernement hongrois", ont indiqué ses services dans un communiqué.
Les arrivées augmentent sur l'île grecque de Lesbos
Chiffrées à plus de 300'000 depuis le début de l'année, les arrivées par la mer sur le territoire grec en provenance de Turquie se poursuivent.
Selon le responsable du Haut Commissariat des Nations unies (HCR) pour les réfugiés sur l'île de Lesbos (nord-est), ces arrivées ont même eu tendance à augmenter sur l'île ces dernières 48 heures avec 3400 personnes recensées mardi et 3200 mercredi contre "1500 à 2500 arrivées quotidiennes la semaine dernière".
Plus au sud, sur l'île de Kos, elles ont en revanche diminué avec entre 300 et 400 arrivées quotidiennes ces deux derniers jours, contre 800 début septembre.