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Le parti de gauche radicale Syriza remporte les législatives en Grèce

Alexis Tsipras fête sa victoire aux législatives grecques
Alexis Tsipras fête sa victoire aux législatives grecques / L'actu en vidéo / 2 min. / le 21 septembre 2015
Le parti Syriza d'Alexis Tsipras a remporté dimanche les législatives en Grèce avec environ 35,5% des voix. Mais il va devoir gouverner à nouveau avec les souverainistes des Grecs Indépendants (ANEL).

Syriza a remporté 35,47% des suffrages après dépouillement de 99,44% des bulletins de vote, a annoncé tôt lundi le ministère de l'Intérieur sur son site internet. Les conservateurs de Nouvelle Démocratie remportent eux 28,09%. Troisième, le parti néonazi Aube Dorée récolte environ 7% des voix.

Négocier un allègement de la dette grecque figurera en tête des priorités du nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras, a déclaré lundi matin un cadre influent de Syriza.

En baisse par rapport aux dernières élections, la participation s'élevait à environ 56%.

Alliance avec les Grecs Indépendants

Alors que le dépouillement n'était pas terminé, Alexis Tsipras annonçait déjà la formation d'un gouvernement de coalition avec le parti souverainiste des Grecs Indépendants (Anel) de Panos Kammenos. Avec le renfort d'Anel, Syriza devrait disposer d'une majorité absolue d'environ 155 sièges (sur 300) au Parlement.

"Nous allons unir nos forces, (...), nous allons continuer ensemble", a lancé Alexis Tsipras dans un discours devant les sympathisants de Syriza rassemblés sur une place du centre d'Athènes, avant d'être rejoint sur la tribune par Panos Kammenos.

Alexis Tsipras a ajouté que le peuple grec lui avait accordé "un mandat clair" et que "Syriza ne se laisserait pas intimider".

Troisième scrutin de l'année

Il s'agit du troisième scrutin de l'année après les législatives du 25 janvier, remportées par Syriza, et le référendum de l'été sur le plan d'aide au pays.

Ces législatives font suite à la démission d'Alexis Tsipras le 20 août après la défection d'un quart des députés les plus à gauche de son parti. Une partie de sa formation a été déçue de le voir signer en juillet, sous la contrainte des créanciers du pays, un troisième plan d'aide, en échange de nouvelles réformes fiscales et sociales.

Le futur gouvernement devra mettre en oeuvre les difficiles réformes économiques imposées par les créanciers d'Athènes.

agences/vtom

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Victoire saluée par François Hollande

Le président français François Hollande a salué "un succès important pour Syriza et Alexis Tsipras" aux élections, y voyant aussi un "succès" pour l'Europe et "un message important pour la gauche européenne".

Le président du Parlement européen Martin Schulz a félicité a également félicité Alexis Tsipras, ajoutant que "maintenant un gouvernement solide prêt à obtenir des résultats est nécessaire rapidement".

Pablo Iglesias, leader du parti anti-austérité espagnol Podemos, a lui aussi twitté ses félicitations.

Los griegos están diciendo bien claro a quién quieren de primer ministro. Felicidades, @tsipras_eu Fuerza, amigo pic.twitter.com/f4vLCbh5g8

— Pablo Iglesias (@Pablo_Iglesias_) September 20, 2015




Président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem s'est réjoui de travailler avec le nouveau gouvernement et de "continuer à accompagner la Grèce dans ses réformes ambitieuses".

Ready to work closely with the Greek authorities and to continue accompanying #Greece in its ambitious reform efforts #eurogroup

— Jeroen Dijsselbloem (@J_Dijsselbloem) September 20, 2015

Les médias grecs insistent sur la lourde tâche

Pour la presse grecque, Alexis Tsipras va devoir s'atteler à la lourde tâche de reconstruire un consensus dans une société morcelée et traumatisée par des années d'austérité.

Alexis Tsipras va devoir à présent gouverner en jonglant entre les réformes exigées, la recapitalisation des banques, la récession économique et la crise potentiellement explosive des migrants, résume l'éditorialiste du quotidien de gauche Ta Nea.

Classé à droite, le quotidien Kathimerini appelle Tsipras à mettre en oeuvre sans délai les conditions de l'accord de juillet avec les créanciers, et notamment les réformes des retraites et du marché du travail.