L'affaire de tricherie aux normes anti-pollution du géant allemand Volkswagen aux Etats-Unis fait suite à plusieurs scandales impliquant le secteur automobile depuis le début des années 2000.
Les grands scandales qui ont ébranlé le secteur automobile
Volkswagen
Onze millions de véhicules équipés pour tromper les tests de pollution
Volkswagen (VW) a reconnu lundi avoir délibérément contourné les règles en vigueur aux Etats-Unis en matière de lutte contre la pollution atmosphérique.
Selon l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA), VW a équipé certains modèles d'un logiciel permettant de contourner les tests d'émission, un dispositif qui aurait permis aux véhicules d'émettre jusqu'à 40 fois plus d'émissions que le seuil autorisé.
>> Lire : Onze millions de Volkswagen sont équipées du logiciel de trucage
General Motors
Une amende de 900 millions de dollars
Le 17 septembre dernier, le premier constructeur automobile américain a écopé d’une amende de 900 millions de dollars pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut dans le mécanisme de démarrage par clé : le moteur pouvait subitement s’éteindre, bloquant la direction assistée et empêchant le déploiement des airbags. Plus de 120 décès et 275 blessés liés à ce défaut ont été recensés par le fonds d’indemnisation.
>> Lire : General Motors devra payer 900 millions de dollars pour rappels tardifs et General Motors soupçonné d'avoir dissimulé un défaut lié à une centaine de décès
Près de dix ans après avoir détecté le problème, GM a rappelé en 2014 quelque 2,6 millions de véhicules. Le constructeur reste visé par de nombreuses plaintes de familles de victimes présumées qui ont refusé de s’adresser à son fonds d’indemnisation.
Aucun responsable du géant de Detroit n’a été inculpé, malgré une enquête interne ayant révélé des dysfonctionnements et conduit au licenciement d’une quinzaine de personnes.
L'équipementier Takata
Des millions de véhicules équipés d'airbags défectueux
En novembre 2014, le département de la Justice américain a lancé une enquête pénale visant l’équipementier automobile japonais Takata.
Le groupe est soupçonné d’avoir masqué pendant des années un problème d'airbags défectueux. Le défaut en cause concerne le gonfleur, qui peut éclater sous certaines conditions et projeter alors des fragments de métal et de plastique sur les occupants.
Des élus américains accusent l’équipementier d’avoir suspendu des audits qui auraient pu permettre de déceler plus tôt le défaut de ses coussins de sécurité, lequel pourrait être à l’origine d’au moins 8 décès et de centaines de blessés.
Les airbags Takata sont en effet utilisés par la plupart des grands constructeurs automobiles. Depuis 2008, près de 25 millions de véhicules ont été renvoyés en usine; Toyota et Nissan ont ainsi dû se résoudre à rappeler 6,5 millions de véhicules en mai dernier à cause de ce problème d'airbags.
Toyota
Accélérations involontaires et accidents mortels
En 2010, Toyota fait l'objet d'une enquête après la mort d'une trentaine de personnes, victimes d'accélérations brutales de leur voiture sans intervention du conducteur. L’affaire, très médiatisée, contraint Toyota à rappeler plusieurs millions de véhicules, ce qui lui coûte des milliards de dollars.
Mitsubishi Motors
Le scandale des défauts techniques dissimulés
En août 2000, Mitsubishi admet avoir dissimulé aux autorités et à la clientèle des défauts techniques affectant plusieurs de ses modèles de voitures et de camions. Tout en mettant en cause une "mauvaise maintenance", le constructeur japonais rappelle près de 600'000 véhicules pour vérification et assure avoir résolu le problème.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En janvier 2002, une mère de famille japonaise de 29 ans meurt percutée par une roue de 110 kg qui s'est détachée d'un camion Mitsubishi roulant derrière elle. L'enquête révèle qu'au moins un incident similaire s'est déjà produit et que des centaines de réparations de véhicules Mitsubishi ont été menées en secret.
Les responsables de l'entreprise nippone demandaient aux propriétaires de ne pas rendre publics leurs déboires, et n'ont pas vérifié si le rappel de certains modèles aurait été nécessaire. Au total, Mitsubishi a dissimulé des défauts concernant 800'000 véhicules. Le constructeur est resté longtemps fragilisé par cette affaire.
ptur avec afp