Le parlement hongrois a adopté lundi une nouvelle législation renforçant les pouvoirs de la police et de l’armée à l'encontre des migrants. Une loi qui permet le déploiement massif de militaires aux frontières et autorise, dans certaines conditions, l’utilisation des armes, à condition que les tirs ne soient pas mortels.
"C’est faux de dire que la Hongrie ferme les frontières. Nous fermons seulement les endroits où nous n’avons pas de contrôle. Mais nous avons 7 points de passages officiels avec la Serbie: cela permet un afflux normal de personnes qu’on peut enregistrer. Et sur place, nous avons des officiels qui déterminent ceux qui peuvent entrer ou non en Hongrie", a défendu l'ambassadeur de Hongrie Istvan Nagy dans une interview accordée à l'émission Tout un monde juste avant l'annonce de ces nouvelles mesures.
"Pas strict mais formel"
La frontière hongroise est donc contrôlée mais pas fermée, selon Itsvan Nagy. "On n’est pas strict, mais on est formel. En raison du nombre très important de migrants, nous voulons avoir un système en accord avec les règles européennes et qui permet de contrôler ce flux de personnes qui arrivent dans l’Union".
L'ambassadeur rappelle toutefois que les Hongrois n'ont pas oublié 1956, et l’accueil chaleureux qui a été accordé à ceux qui fuyaient la répression à Budapest.
Application des règles européennes
Alors qu'une réduction des fonds structurels versés par l'UE à la Hongrie de plus de 20 milliards d'euros a récemment été évoquée par le ministre allemand de l'Intérieur, Itsvan Nagy espère que cela ne se produira pas. Il jugerait cette décision injuste.
Selon lui, la Hongrie applique complètement les règles de l'UE en matière d'immigration "alors que ces règles sont très impopulaires et très difficiles pour nous. Si on devait être pénalisé pour cela, ce ne serait pas correct".
kg
L'agression d'un journaliste de la RTS jugée malheureuse
L'ambassadeur a aussi évoqué le cas du journaliste de la RTS, frappé la semaine dernière de coups de matraques au dos et à la tête, lors d'une échauffourée à la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Pour lui, les policiers étaient "bien entraînés" et "ont gardé leur calme, jusqu'au moment où ils ont été agressés physiquement".
Pas une raison cependant pour frapper un journaliste ou pour endommager des caméras. "Ce n’est pas pour faire intentionnellement du tort. Il y a avait beaucoup de pression. Et on essaye de contrôler et de faire au mieux".