"Je suis infiniment désolé que nous ayons déçu la confiance" de millions de personnes a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur le site de Volkswagen. "Je m'excuse profondément auprès de nos clients, des autorités et de l'opinion publique dans son ensemble pour cette faute", a poursuivi le patron, qui indique ne pas avoir à l'heure actuelle "les réponses à toutes les questions".
L'allocation de Martin Winterkorn (en allemand)
Cette déclaration fait suite aux révélations sur le trucage massif de véhicules du groupe. Plus tôt, Tagesspiegel affirmait que Martin Winterkorn pourrait être limogé, citant des sources au sein du conseil de surveillance. Un porte-parole de Volkswagen a toutefois qualifié ces informations de "ridicules".
Pas de réunion de crise
Volkswagen n'a pas avancé à mardi soir la réunion du comité restreint de son conseil de surveillance, au lieu de mercredi, ont indiqué mardi des sources, qui démentent des informations publiées auparavant dans la presse allemande.
L'affaire a pris une ampleur inédite mardi. Le constructeur allemand a admis que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests anti-pollution découvert aux Etats-Unis.
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"On a totalement foiré"
De son côté, le PDG de la filiale américaine de Volkswagen, Michael Horn, n'a pas mâché ses mots.
"Notre entreprise a été malhonnête, avec l'EPA (Agence américaine de protection de l'environnement) et avec le CARB (son homologue californienne), ainsi qu'avec vous tous, et avec mes mots en allemand on dirait qu'on a totalement merdé", a admis Michael Horn lors d'un événement promotionnel à New York tard lundi soir.
Un scandale retentissant pour l’économie allemande
Markus Kerber, professeur de finances publiques et de politiques économiques à l'Université technique de Berlin et fondateur du think tank Europolis, a expliqué mercredi dans l’émission Forum que ce scandale était un véritable choc en Allemagne et dans le monde.
L’image de marque "made in Germany" est fortement atteinte, estime-t-il, ajoutant que l’actuel patron Martin Winterkorn "doit maintenant remettre de l’ordre dans sa maison" et que ce dernier "peut consacrer les deux années à venir à rétablir l’image (de l’entreprise)".
Action Volkswagen en chute libre
Le géant de Wolfsburg a par ailleurs annoncé qu'il allait revoir ses objectifs de résultats 2015 après de nouvelles provisions de 6,5 milliards d'euros (7,06 milliards de francs) destinées à couvrir le coût du scandale.
Dans la foulée de ces annonces, le titre Volkswagen a lâché plus de 19,8% à la clôture à la Bourse de Francfort. pour finir à 106 euros. Sa dégringolade sur deux séances se monte à 35%, ce qui représente 25 milliards d'euros de capitalisation boursière.
agences/dk
Lutte intestine à la tête du groupe Volkswagen
Martin Winterkorn, 68 ans, aux manettes depuis 2007, était sorti victorieux au printemps dernier d'une lutte interne avec le patriarche du groupe Ferdinand Piëch.
Le président avait ensuite assis sa mainmise sur le groupe. Il devait théoriquement être prolongé de deux ans à son poste vendredi, jusqu'à fin 2018.