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Le président de la transition au Burkina reprend les rênes du pouvoir

Des Burkinabés dans les rues de Ouagadougou mardi. [AFP Photo - Griff Tapper]
La situation socio-politique se décrispe au Burkina Faso / Le 12h30 / 1 min. / le 23 septembre 2015
Le président de la transition Michel Kafando a annoncé mercredi avoir repris les rênes du pouvoir au Burkina, une semaine après avoir été renversé par un coup d'Etat de la garde présidentielle.

"Je reprends service (...) la transition est ainsi de retour et je reprends à la minute même l'exercice du pouvoir d'Etat", a déclaré Michel Kafando devant des journalistes, ajoutant que la médiation régionale attendue dans la journée devait "prendre en compte la volonté du peuple burkinabè".

Un chef tribal impliqué dans la médiation avait annoncé mercredi matin la signature d'un accord entre les putschistes et les forces loyalistes qui doit éviter des affrontements.

Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'unité d'élite à l'origine du coup d'Etat mené la semaine dernière par le général Gilbert Diendéré, accepte de se retirer des rues de Ouagadougou et de regagner ses casernes.

Les forces loyalistes au gouvernement de transition acceptent pour leur part de se retirer à 50 km de la capitale.

Déposer les armes

Six chefs d'Etat (Sénégal, Togo, Bénin, Ghana, Niger et Nigeria) vont se rendre mercredi à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, pour s'assurer du rétablissement du chef de l'Etat, a précisé la CÉDÉAO à l'issue d'une réunion urgente au Nigeria.

Après avoir été relâché par les putschistes, le président Michel Kafando avait trouvé refuge lundi à la résidence de l'ambassadeur de France à Ouagadougou.

Son Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, a pour sa part regagné sa résidence officielle dans la capitale mardi matin, a dit son aide de camp.

La CÉDÉAO demande aussi au régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'unité d'élite qui constitue la garde présidentielle, de déposer les armes et aux autres militaires de s'abstenir d'utiliser la force.

agences/ebz

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Processus de transition

Le régiment de sécurité présidentielle (RSP) était un des piliers du régime du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la pression de la rue en octobre 2014 pour avoir voulu changer la constitution et prolonger ainsi ses 27 années à la tête du pays.

Les médiateurs tentent de remettre sur les rails le délicat processus de transition, mis en place après la chute de Blaise Compaoré.

Celui-ci prévoit la tenue d'élections présidentielle et législatives le 11 octobre prochain.

Les explications des putschistes

Le chef des putschistes et ancien bras droit de Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré a dit avoir agi pour empêcher la dissolution du RSP, qui a pu être accusé d'être une "armée au sein de l'armée". Il a indiqué aussi avoir agi contre une décision d'empêcher les alliés de Blaise Compaoré de se présenter aux prochaines élections.

Habillé de son éternel treillis militaire, empreint de dignité, le général Diendéré s'est livré devant des journalistes à un étonnant exercice de quasi-repentance, reconnaissant son "grand tort" "d'avoir fait ce putsch". "C'est du temps perdu, je le reconnais. Des moyens perdus je le reconnais. Ce sont des vies humaines perdues, je le reconnais", a-t-il déclaré.