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Le Premier ministre hongrois "bafoue les valeurs européennes"

Viviane Reding, eurodéputée luxembourgeoise du PPE. [Picture-Alliance/AFP - Wiktor Dabkowski]
Les critiques de Viviane Reding face au Premier ministre hongrois / Forum / 7 min. / le 25 septembre 2015
Ancienne vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding porte un regard sévère sur les positions récurrentes du Premier ministre hongrois Viktor Orban, notamment sur la question des migrants.

Aujourd'hui eurodéputée luxembourgeoise du Parti populaire européen (PPE) de droite au sein duquel siège le Fidesz (parti du Premier ministre hongrois), Viviane Reding "ne pense pas beaucoup de bien" de Viktor Orban, reconnaît-elle d'emblée dans un entretien accordé à l'émission Forum de la RTS.

En ce qui le concerne, "l'histoire est longue" fait-elle remarquer. "Il y a eu pendant les dernières années des atteintes répétées contre l'Etat de droit, contre l'indépendance des médias, contre l'indépendance de la justice… Et je pense que l'on doit faire un  point, parce que l'Europe est fondée sur des valeurs et on ne peut pas à longueur d'année bafouer les valeurs qui sont celles des traités, celles de nos racines, de notre passé et de notre avenir."

Pas d'exclusion en vue du Fidesz

Pour autant, l'ancienne vice-présidente de la Commission ne pense pas que le PPE soit prêt à exclure le Fidesz: "Je ne crois pas que les membres du Parti populaire européen, qui est la plus grande famille politique de l'Union européenne et celle qui a créé cette Europe il y a quarante ans, partage ses idées. Mais entre partager les idées et aller jusqu'à l'expulsion, il y a un chemin qui est long et tortueux".

Personnellement, Viviane Reding penche cependant en faveur d'une prise de position extrêmement claire et précise. "Il peut y avoir dans la vie politique des difficultés, et face aux difficultés on a des réponses parfois pas très cohérentes. Mais si, systématiquement et sur la longueur, on bafoue ces valeurs, alors rien ne va plus."

Europe scindée en deux par l'Histoire

La crise des réfugiés a creusé un gouffre profond entre l’est et l’ouest de l’Europe, notamment autour de la question de la solidarité. "Nous avons compris, avec notre histoire commune depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, que la solidarité est un élément de première importance", explique l'eurodéputée. "Or nous voyons aujourd'hui que dans les pays qui nous ont rejoints avec une autre histoire récente derrière eux, celle de la dictature communiste, cette notion et cette pratique de la solidarité, ils ne l'ont pas tellement vécue et ils ne la ressentent donc pas de la même façon que nous la ressentons."

oang

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